Le taux de réussite en baisse du baccalauréat d’enseignement général de 2024 a suscité un vif débat ce dimanche 21 juillet 2024 dans l’émission Club d’Elites, diffusée sur Vision 4, une chaîne privée camerounaise appartenant à l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga. Michelle Florence Dikoume, militante du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a révélé que les directives pour la délibération du Baccalauréat 2024 sont venues directement d’Etoudi, siège de la présidence de la République.
Un ordre de la présidence pour des délibérations sévères
Michelle Florence Dikoume a expliqué que les critères de délibération ont été strictement encadrés par un ordre venant de la présidence, exigeant une moyenne de 10 pour réussir. « Généralement, on a connu des délibérations à 9 ou 9,5 pour permettre à certains élèves qui pendant l’année avaient très bien travaillé, de pouvoir aller en classe supérieure ou d’avoir leur examen. Mais cette fois-ci, ça a été vraiment vissé. L’ordre est venu de la présidence de la république, c’était 10 ou rien », a-t-elle affirmé sur le plateau de Vision 4.
Pauvreté et éducation : une relation inquiétante
Samuel Billong, président national du Mouvement réformateur, a lié le faible taux de réussite à la paupérisation des parents et des enseignants. « Je crois qu’il y a un lien entre la paupérisation des parents et des enseignants et le faible taux de réussite au Bac », a-t-il déclaré. Il a rappelé des époques où les élèves pouvaient étudier avec des livres fournis par les enseignants, soulignant l’impact négatif de la pauvreté sur l’éducation.
L’influence des réseaux sociaux sur les jeunes
Haman Oumarou, acteur de la société civile, a quant à lui pointé du doigt les distractions causées par les réseaux sociaux et les défis viraux.
« Je pense que le taux de réussite au bac n’est pas surprenant, avec tous les challenges qui ont été réalisés par ces jeunes au cours de cette année. Je peux vous en citer quelques-uns, il y a ‘Djakaridja’, ‘Pour le kior’, ‘Zouk miel’. Ce sont des challenges auxquels les jeunes se sont adonnés cette année et ça a vraiment occupé leur attention et embrasé la toile. Et ils se sont fait des noms de stars au point de sacrifier leur avenir scolaire », a-t-il commenté.
Un avenir scolaire en péril
Ces révélations soulignent les multiples facteurs contribuant à la baisse du taux de réussite au baccalauréat cette année. Entre des directives strictes venues de la présidence, la pauvreté des familles et des enseignants, et l’influence des réseaux sociaux, les élèves se trouvent confrontés à des défis considérables. Il est crucial que ces enjeux soient adressés de manière globale pour améliorer les résultats scolaires et garantir un meilleur avenir pour la jeunesse camerounaise.