L’Union démocratique camerounaise (UDC) a dénoncé ce qu’elle a qualifié de campagne coordonnée de désinformation et de « prolifération de faux sondages » à l’approche de l’élection présidentielle décisive de cette année.
Dans une lettre signée par le président national du parti, Tomaïno Ndam Njoya, également maire de Foumban, le 10 avril 2025, le parti a dénoncé les prétendues conclusions d’un sondage d’opinion plaçant l’UDC parmi les formations politiques les moins appréciées lors de ce scrutin.
Dans sa déclaration, l’UDC a qualifié le sondage de « frauduleux et malveillant », accusant des acteurs politiques anonymes, à l’origine de ces sondages, d’utiliser de fausses informations pour manipuler l’opinion publique avant le scrutin.
« Ces manœuvres frauduleuses préélectorales sont ridicules », a déclaré l’UDC, soulignant qu’elles « visent, comme d’habitude, soit à détourner la vigilance du public, soit à le préparer à d’éventuelles manipulations et distorsions… ».
Les données graphiques partagées en ligne, provenant prétendument de Politic Data, une plateforme de données électorales basée en France, ont montré que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) était en tête avec 65 % des voix.
Il est suivi, entre autres, par le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) avec 17 % des voix.
Politic Data a toutefois pris ses distances avec cette publication, déclarant : « Nous ne réalisons pas de sondages. Nous n’avons donc pas réalisé celui-ci. Veuillez nous communiquer les coordonnées du journaliste qui a abusé de notre identité visuelle.»
Suite à la réaction de Politic Data, l’UDC a appelé les organismes de régulation de l’État, tels que le Conseil national de la communication (CNC) et l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC), à intervenir et à enquêter sur cette affaire.
« Nous exhortons ces institutions publiques à assumer leurs responsabilités face à de tels abus. Des mesures rapides doivent être prises pour identifier et sanctionner les auteurs de ces manipulations », a déclaré l’UDC.
L’UDC a également appelé les Camerounais et la communauté internationale à rester vigilants face à ce qu’elle qualifie de manœuvres politiques.
« En portant cette tromperie à l’attention de l’opinion publique nationale et internationale… l’UDC nous rappelle que, pour construire le Cameroun de demain, qui est un devoir pour tous, nous devons de toute urgence insuffler une bonne dose de moralité et d’éthique en politique », a écrit Ndam Njoy.
Le parti a également critiqué un autre sondage, partagé par Alex Nguepi, un partisan du Front social-démocrate (SDF), qui plaçait le candidat du SDF, Joshua Osih, en tête avec 39,7 % des voix, devançant de peu le président sortant Paul Biya, avec 39 %.