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Présidentielle 2025 : les anciens du SDF G27+ toujours dans l’ombre politique

L’effervescence politique dans le pays s’intensifie à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Bien que les électeurs n’aient pas été convoqués par le chef de l’État, les activités politiques s’intensifient.

Certains candidats, qui ont fait connaître leur intention de briguer la magistrature suprême du pays, se sont manifestés ici et là, se préparant apparemment à l’épreuve de force d’octobre prochain.

L’un de ces candidats, Maître Akere Muna, a été soutenu il y a quelques mois par un groupe de partis politiques dirigé par l’Université du professeur Nkou Mvondo.

De son côté, le président national du Front social-démocrate (SDF), Joshua Osih Nambangi, a été désigné candidat de son parti à la présidentielle lors d’une convention extraordinaire du SDF qui s’est tenue à Yaoundé le 1er mars 2025. Il avait annoncé son intention de briguer la présidence du pays en février dernier.

Entre-temps, bien que le chef de l’État sortant, le président Paul Biya, n’ait pas annoncé son intention de se présenter, les partisans de son Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ont lancé plusieurs appels en faveur de sa candidature au prochain scrutin. D’autres formations politiques alliées ont également exhorté Biya à se présenter, lui apportant leur soutien.

Néanmoins, les récentes publications de Biya sur les réseaux sociaux, accompagnées de tweets quotidiens, ont été perçues par de nombreux analystes comme une subtile offensive électorale.

Parmi les autres candidats à la présidentielle, dont les partis les ont soutenus, figurent Serge Espoir Matomba du Parti uni pour la rénovation sociale (PURS) ; Prince Michael Ekosso du Parti socialiste démocrate uni (USDP) ; Félix Lingom de l’Union pour la réalisation des nécessités africaines (URNA). Certains ont également annoncé leur intention de se présenter comme candidats indépendants.

D’anciens pontes du SDF G27+ dans les limbes politiques

Mais dans cette mêlée, plus de 30 anciens pontes du Front social-démocrate (SDF), rejetés par le parti, sont portés disparus et semblent croupir dans les limbes politiques.

À l’exception du député de la circonscription de Wouri-Est, l’honorable Jean Michel Nintcheu, la plupart des anciens pontes du SDF G27+ sont dans le coma et leurs voix ne sont plus entendues sur la scène politique depuis un certain temps.

Leur silence et leur inaction sur la scène politique suscitent des spéculations : ont-ils abandonné la politique ou ont-ils un atout dans leur manche ? Rebondiront-ils et créeront-ils des surprises le moment venu ?

Il convient de rappeler qu’en février 2023, les anciens cadres supérieurs du SDF ont vivement critiqué l’article 8.2 controversé des statuts du parti, qui exclut les membres reconnus coupables d’activités « anti-parti ». La décision d’exclure des membres du groupe a été prise lors d’une réunion du Comité exécutif national (CEN) tenue à Yaoundé.

Cette réunion est intervenue quelques jours après que le groupe eut organisé une conférence de presse à Douala pour présenter publiquement ses griefs, affirmant que les principes fondamentaux du parti avaient été bafoués.

Membres du G27+

Parmi les membres du G27+ du SDF figuraient le député Jean Michel Nintcheu, l’ancien 2e vice-président, l’honorable Paul Tchatchouang ; l’ancien secrétaire général, l’honorable Jean Tsomelou ; l’ancien secrétaire à la communication, Denis Nkemlemo ; l’ancien vice-président du Sénat, l’honorable Nkeze Emilia ; l’ancien questeur de l’Assemblée nationale, l’honorable Awudu Mbaya Cyprian (aujourd’hui de mémoire bénie) ; l’ancien maire adjoint de la commune de Bafoussam I, Maître Tsapi Joseph Lavoisier ; l’ancien conseiller juridique, Maître Ndiva Kofele Kale ; l’ancien maire de la commune de Douala IV, John Kumase ; l’ancien secrétaire adjoint aux finances, l’honorable Yoyo Emmanuel ; l’ancien ministre de l’Information du Cabinet fantôme, Wafo Jean Robert ; l’ancien Chip Weep de l’Assemblée nationale, l’honorable Chief Nji Tumassang ; la leader des femmes socialistes, Chantal Kambiwa ; le ministre du Cabinet fantôme, Parfait Mbvoum.

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Autres inclus : Mahop Scholastique, le sénateur Sonkin Etienne, Emmanuel Ntonga, Tchangop Florent, Aboubakar Siroma, Toko Raphaël, Ngnang Cyrille, Mouafo, Hon Fopoussi Fotso Evariste, Sukam Tchandjui Pierre, Ngoualem Rodrigue Carlos, Kouasseu Charles, Ouanji Luc, Tatsinkem Augustin, Mfam Arouna, Sadefo Edmond, El Hadj Mohnkong Sidiki et Ngapna Abdoulaï.

Les membres du G27+ avaient accusé le président national du SDF de l’époque, Ni John Fru Ndi (aujourd’hui de mémoire bénie), de diriger le parti comme sa propriété personnelle. Ils avaient également déclaré vouloir que le parti retrouve son dynamisme des années 90, déplorant qu’il se soit « transformé en une coquille vide, dans le seul et unique but de bénéficier de certains privilèges du régime en place ».

Les membres du G27+ ont porté un vif intérêt aux rapports des commissions créées pour examiner les mauvais résultats du SDF lors de l’élection présidentielle de 2018, où le porte-drapeau du parti, Osih Joshua, n’avait récolté que 3 % des voix. Ces rapports, il faut le préciser, ont été présentés au Comité exécutif national (CEN) et assortis de recommandations qui ont toutes été adoptées.

« Il ressortait clairement de ces rapports que le véritable problème résidait dans le style de gestion du président national, Ni John Fru Ndi, et du premier vice-président national, Joshua Osih. Plutôt que d’appliquer les recommandations, le président national s’est replié sur lui-même et, dans une fuite en avant suicidaire, s’est permis de procéder unilatéralement à des nominations anti-statutaires au sein du CEN », avait indiqué le G27+ dans une note.

Ils avaient constaté que Fru Ndi et Osih manœuvraient pour « constituer une majorité artificielle au CEN afin de créer un rapport de force fictif en vue du prochain congrès du parti ».

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Les ténors du parti avaient contesté plusieurs décisions prises par la direction. Ils accusaient Fru Ndi et Osih de violations répétées du texte de la constitution politique, de ce qu’ils qualifiaient de « violation flagrante » de certaines dispositions du texte et d’« abus de pouvoir ».

Après leur limogeage, les membres du G27+ ont d’abord riposté, traînant le parti en justice. Dans une action en justice devant le tribunal de première instance du Mfoundi, le groupe a notamment demandé au tribunal de réintégrer les membres de la plateforme et de suspendre une convention élective du SDF. Cependant, ils ont perdu le procès.

Par ailleurs, en novembre 2023, environ cinq membres du G27+ auraient rejoint le Front pour le changement au Cameroun (FCC) de l’honorable Jean Michel Nintcheu.

Parmi eux figuraient Emmanuel Ntonga, ancien représentant régional du SDF dans la région du Centre, Jean Robert Waffo, Carlos Ngoualem et l’ancien représentant du SDF en France. Mais depuis qu’ils auraient rejoint le FCC, les anciens acolytes du SDF sont restés relativement à l’écart des projecteurs politiques.

Des poids lourds de la politique en froid

Il convient de noter que les membres de l’ancien SDF G27+ sont des poids lourds de la politique, qui ont été des acteurs influents de la scène politique.

Les analystes estiment que si ces personnes se regroupent pour former un parti politique ou soutiennent un autre parti ou un candidat à la présidentielle, elles constitueront une force avec laquelle il faudra compter.

Il semble cependant que la plupart d’entre eux aient jeté l’éponge et vivent leur vie privée loin des projecteurs politiques. Certains d’entre eux n’apparaissent que sur des plateformes de débats télévisés.

Un observateur politique qui a souhaité rester anonyme a déclaré : « La politique ne se joue pas sur les plateformes de débats télévisés. La vraie politique se joue sur le terrain politique

L’ancien SDF G27+ fera-t-il son retour sur la scène politique ? Les analystes estiment que cela relève de la conjecture.

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