Le président camerounais Paul Biya, 91 ans, au pouvoir depuis 42 ans, a fait allusion à sa participation aux élections de 2025 alors que des voix s’élèvent pour lui demander de démissionner.
Paul Biya, l’un des plus anciens présidents du monde, affirme que sa détermination à servir les Camerounais « reste inébranlable et se renforce de jour en jour ».
Cette déclaration, qui a mis fin à son discours de fin d’année de 27 minutes le 31 décembre, fait suite aux appels des militants de son parti pour qu’il brigue un autre mandat. D’autre part, l’opposition, les religieux et la société civile ont appelé le président à démissionner et à donner une chance aux plus jeunes.
« J’apprécie particulièrement le soutien indéfectible et massif que vous m’avez toujours apporté au fil des ans. C’est cette confiance indéfectible qui a inspiré mes efforts inlassables pour répondre à vos aspirations », a déclaré le président Paul Biya.
« Votre confiance est à la fois un honneur et une boussole pour mes actions dans la conduite de notre pays bien-aimé et beau. Je peux vous assurer que ma détermination à vous servir reste inébranlable et se renforce de jour en jour alors que nous relevons les immenses défis auxquels nous sommes confrontés. »
Bien que la déclaration n’indique pas directement sa participation aux élections de 2025, elle suggère également qu’il n’a pas non plus l’intention de quitter le pouvoir.
Les Camerounais se rendront aux urnes en octobre de cette année pour choisir un nouveau chef d’État. Le pays d’Afrique centrale n’a connu que deux présidents depuis l’indépendance, Ahmadou Ahidjo et Paul Biya.
L’opposition affirme que le pays a stagné sous le règne du président Biya pendant 42 ans, et que les équipements de base comme l’eau, l’électricité, les routes et les soins de santé sont en panne.
La corruption a également rongé le gouvernement et la société, avec une augmentation du chômage et de la criminalité dans les zones urbaines.
Pour remédier à la situation, les dirigeants religieux, politiques et de la société civile ont appelé de plus en plus les citoyens à s’inscrire sur la liste électorale s’ils souhaitent changer la direction du pays.
Le droit de Paul Biya à se présenter aux élections
Bien que le président Paul Biya soit âgé et ait gouverné pendant quatre décennies, la Constitution camerounaise lui permet toujours de se présenter aux élections.
En 2008, il a aboli la limitation du nombre de mandats présidentiels, lui permettant de briguer des mandats illimités. A l’approche des élections, les spéculations vont bon train quant à sa candidature, puisqu’il n’a pas encore commencé autrement.
Le correspondant présidentiel de la CRTV, une chaîne publique, Ashu Nyenti, a déclaré que la déclaration de Paul Biya indique sa volonté de continuer à travailler. Mais elle laisse également place à la spéculation.
« Tout ce que je sais, c’est que lorsque la récolte est abondante, les ouvriers ne rentrent pas chez eux pour se reposer… C’est une décision personnelle qui doit être prise. C’est au président Paul Biya de décider s’il se présentera ou non », a déclaré le Dr Nyenti.
Il a ajouté : « Ce qui est important à l’heure actuelle, c’est qu’il lui reste encore quelques mois pour tenir les promesses qu’il a faites aux Camerounais et qu’à la fin de son mandat, il dira aux Camerounais s’il va se rendre dans son village de Mvomeka et se reposer ou s’il va réfléchir.
« Je dois dire que cette décision ne dépassera pas juin ou juillet en raison des contraintes constitutionnelles. Car l’électorat doit se préoccuper des élections d’octobre entre juin et juillet. »
Nécessité de maturité électorale
Parlant des élections de 2025, le président Biya a déclaré que ce serait une opportunité « de renforcer davantage notre démocratie ». Il a appelé les parties prenantes à faire preuve de maturité et de responsabilité pour assurer la paix avant, pendant et après les élections.