Le président camerounais Paul Biya, qui devait quitter Yaoundé ce dimanche pour assister au 9e Forum sur la coopération Sino-Africaine (FOCAC) à Pékin, a finalement annulé son voyage à la dernière minute.
Depuis tôt le matin, un important dispositif sécuritaire avait été mis en place, avec des éléments de la Garde présidentielle et de la police déployés le long du trajet habituel entre le palais d’Etoudi et l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen. Cependant, aux alentours de 16 heures, ce dispositif a été levé, sans que le président ne quitte son palais. Le cabinet civil n’a pas fourni d’explications officielles concernant cette annulation soudaine.
Cette situation inhabituelle a suscité de nombreuses spéculations, notamment sur l’état de santé du chef de l’État. À 91 ans, Paul Biya, né en 1933, est naturellement plus vulnérable aux problèmes de santé, et l’hypothèse d’un malaise ne peut être écartée. Lors de sa récente visite en France, une vidéo le montrait en difficulté pour descendre un escalier, renforçant les inquiétudes sur sa condition physique.
Malgré cela, ses partisans cherchent à rassurer l’opinion publique. Un cadre du RDPC en poste à la présidence a affirmé que « le chef de l’État va très bien », sans toutefois donner plus de détails. Un autre proche du président a souligné que Paul Biya, malgré son âge avancé, avait récemment prononcé un discours de dix minutes en France devant plusieurs chefs d’État, témoignant ainsi de sa vigueur.
L’annulation de ce voyage représente un manque à gagner important pour la diplomatie camerounaise, surtout en cette période où le FOCAC, qui se tient du 4 au 6 septembre, est une plateforme clé pour des opportunités économiques. L’économie camerounaise, toujours impactée par les répercussions de la pandémie de COVID-19, la mauvaise gouvernance et des choix politiques contestés, aurait grandement bénéficié de la présence du chef de l’État à ce forum international.
Sur le terrain, la population exprime de plus en plus son mécontentement face à la vie chère, au chômage croissant, et à l’arrêt des intégrations directes dans certaines écoles, rendant la situation économique et sociale encore plus critique.