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Les incohérences des nominations à la Fécafoot

« Quelqu’un doit absolument expliquer à Samuel Eto’o que la FECAFOOT est aussi sensible qu’un organe étatique et requiert les mêmes attentions d’équilibre sociologiques que dans un service public. A cet égard, la représentation des anglophones est si faible que cela en est inquiétant. »

MASSE SALARIALE DE PLUS D’UN MILLIARD FCFA, REGLEMENTS DE COMPTES ET DÉSÉQUILIBRE RÉGIONAL.

La FECAFOOT est certainement l’endroit au Cameroun où l’on nomme le plus et où on bavarde le plus. Aucune semaine ne passe sans une nomination. Tout comme on communique là bas sur tout et sur rien. Et comme l’adage le dit: « trop de communication, tue la communication ».

Ainsi, la FECAFOOT a rendu public le 1er octobre 2022 l’organigramme (suivi de nominations) que les délégués à l’Assemblée générale du 27 août 2022 ont adopté sans l’avoir examiné. Il est clair que si le projet d’organigramme avait été présenté même en Comité exécutif, des membres par ailleurs managers d’organisations ou chefs d’administration en auraient noté les incongruités malheureusement nombreuses.

Comme de constater que la moitié du personnel échappe désormais à l’autorité du Secrétaire général, pourtant patron de l’administration, pour se loger directement sous le président. Passons pour l’instant.

Ce qui interpelle par ailleurs, c’est au moins trois observations : la poursuite des règlements de comptes, les effectifs pléthoriques, la problématique de la masse salariale et l’équilibre régional

1/ RÈGLEMENTS DE COMPTES

Samuel Eto’o allias DADIS Camara continue à régler des comptes. Pour lui, la page des élections n’est toujours pas tournée et un différend même loin n’est jamais prescrit. Car ETO’O à la rancune tenace. Tenez:

– Paul Mebizo’o, ancien chef du département des Compétitions, ancien SG du Conseil Transitoire du Football Professionnel (CTFP)n’apparaît nulle part dans la nouvelle équipe d’employés de la FECAFOOT. Eto’o a enfin pris sa revanche sur cet employé qui lui a causé tant de tort dans le passé avec la Fundesport.

– Ahmad Muisse, l’ancien directeur de cabinet de Seidou Mbombo Njoya, ci-devant chargé de mission dans le Nord-ouest, n’apparaît plus dans les effectifs de la FECAFOOT

– Jean-Marie Nkoussa, ancien assistant du SG par intérim Parfait Siki Awono et précédemment cheville ouvrière du département de la Communication, passe à la trappe. Il lui est reproché d’être le frère de Boney Philippe qui a le malheur de faire son travail sans parti pris à Vision 4.

– Fadou, l’ancienne assistante de Benjamin Banlock, l’ancien SG en conflit avec Samuel ETO’O est rayée du personnel. Déjà éloignée du siège par une affectation disciplinaire à la DTN, cette fois, elle est purement et simplement radiée.

– Evehe Divine, ancien chef du Département de l’Arbitrage, ce qui se fait de mieux dans ce domaine en Afrique, est ignoré dans la nouvelle équipe. Son départ a été précédé par un lynchage médiatique porté par celui même qui le remplace. Chez Eto’o Fils, la délation est récompensée.

– Bill Tchato est aussi le grand absent de la nouvelle distribution du personnel. Malgré son limogeage de la Coordination générale des sélections nationales, il était resté dans la maison en vertu de son contrat de travail avec la FECAFOOT.

2/ EFFECTIFS PLÉTHORIQUES

Il faut prendre la peine de compter le nombre d’employés répartis dans les postes prévus par l’organigramme. Le total atteint le chiffre de 100, soit 30 personnes de plus depuis l’arrivée de Samuel Eto’o. C’est la FIFA qui va s’arracher les cheveux car elle avait financé le plan de réduction des effectifs de 2018 les faisant passer de 120 à 67.

En moins d’un an, Eto’o Fils a restitué à la FECAFOOT son obésité d’antan. En comparaison, la CAF dispose de moins de 50 employés. C’est la à dire la FECAFOOT, une seule fédération à deux fois plus d’employés que la CAF qui gère 54 fédérations.

3/ L’ÉQUILIBRE RÉGIONAL

Quelqu’un doit absolument expliquer à Samuel Eto’o que la FECAFOOT est aussi sensible qu’un organe étatique et requiert les mêmes attentions d’équilibre sociologiques que dans un service public. A cet égard, la représentation des anglophones est si faible que cela en est inquiétant.

Aucun anglophone n’a donc trouvé grâce à ses yeux pour mériter être dans la liste des 30 personnes qu’il a fait recruter depuis décembre 2021. Quant aux Nordistes, depuis le refus de Guibai Gatama de cautionner le management à la Dadis Camara, il poursuit à leurs égards sa politique pleinement assumée de marginalisation. Dénonçant ce qu’ils appellent désormais : « le complot du Sahal ».

4/ LA PROBLÉMATIQUE DE LA MASSE SALARIALE

À la vérité, quand on retient les 19 membres du Comité exécutif qui perçoivent une indemnité mensuelle du reste portée à 750 000 FCFA et les dix présidents de Ligue régionale qui perçoivent une indemnité mensuelle de 100 000 FCFA, les effectifs réels de la FECAFOOT montent à 129 personnes.

A 70 employés, la FECAFOOT affichait une masse salariale de 660 millions. Depuis l’arrivée de Samuel Eto’o, le nombre d’employés a été augmenté de 50% environ, ce qui devrait générer une masse salariale proportionnelle. Mais le niveau de rémunération des nouvelles recrues, enregistrées dans les postes de directeurs ou chefs de département pour l’essentiel, tend à porter la masse salariale annuelle du simple au double, soit 1 milliard 300 000 000 FCFA.

Boris Bertolt

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