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Les avocats en grève pour dénoncer les violences policières

Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Cameroun a appelé à la suspension des toges des avocats du 5 au 7 mars 2025, pour protester contre les abus récurrents des forces de sécurité sur les avocats.

Dans une déclaration signée par le bâtonnier Mbah Eric Mbah, le 4 mars, le Conseil de l’Ordre affirme que les violences policières contre les avocats portent atteinte à « l’exercice de la profession d’avocat, à l’image, à l’intégrité et au caractère sacré de la profession d’avocat ».

Il a également déclaré que le Conseil de l’Ordre engagerait des poursuites judiciaires contre ceux qui ont récemment participé à des abus contre des avocats.

Agressions policières récurrentes

L’affirmation du Conseil de l’Ordre fait suite à de récents cas de brutalités policières contre des avocats au Cameroun, un problème de longue date qui a récemment fait l’objet d’un regain d’attention.

La cause immédiate de la décision du Conseil de l’Ordre est la violence infligée à l’avocat Ngawou Gilbert, basé à Douala, le 1er mars.

Selon le Conseil de l’Ordre, la police a soumis l’avocat et d’autres civils à des traitements « dégradants » et « inhumains ».

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La veille, la police avait également arrêté illégalement un avocat qui avait dénoncé la violation des droits de son client. Le Barreau affirme qu’ils l’ont forcé à retirer sa déclaration avant de le libérer.

Les attaques contre les avocats, selon Human Rights Watch, visent à les dissuader de faire leur travail. Le pays n’a pas un bilan sans tache en matière de droits humains.

L’organisation internationale a écrit dans une déclaration de décembre 2024 que les arrestations arbitraires, le harcèlement et d’autres formes de brutalité policière, notamment les agressions verbales et physiques, contre les avocats sont monnaie courante au Cameroun.

La déclaration de HRW intervient après que trois gendarmes ont violemment brutalisé l’avocat des droits humains Tamfu Richard, un homme populaire, à Douala le 27 novembre.

Tamfu a été battu pour avoir simplement défendu son client en résistant à son arrestation illégale.

D’autres avocats comme l’avocat des droits humains Amungwa Tanyi Nicodemus, qui défend les victimes de la crise anglophone, et l’avocat Atoh Walter M. Tchemi, ont également subi des brutalités de la part de la police et de l’armée dans le cadre de leur travail.

Le Conseil de l’Ordre des avocats estime que ces événements non seulement ternissent l’image de la profession d’avocat au Cameroun, mais mettent en danger la sécurité et la vie des avocats et de tous les défenseurs des droits humains.

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