Suite à une confrontation houleuse avec les responsables d’Equinoxe TV, Joe Chebonkeng, président du Conseil National de la Communication (CNC), a annoncé des mesures drastiques lors d’une conférence de presse.
Le 4 septembre 2024, après une visite tumultueuse au siège de la chaîne de télévision privée basée à Douala, Chebonkeng a déclaré son intention de fermer définitivement les médias qui ne se conformeraient pas aux règles imposées par son institution.
Cette annonce intervient après une dispute avec Serge Alain Ottou, journaliste et rédacteur en chef d’Equinoxe TV. Lors de cette rencontre, Ottou a accusé le CNC de chercher à museler la chaîne, soulignant que malgré leur conformité aux sanctions précédemment imposées, l’acharnement contre leur média persiste.
« Équinoxe TV est une chaîne citoyenne et républicaine. Le CNC a décidé de nous museler », a-t-il déclaré, exprimant l’incompréhension face à ce qu’il considère comme une injustice ciblée.
La réponse de Joe Chebonkeng a été rapide et tranchante. Visiblement irrité, il a rétorqué : « Ne regardez pas ce que les autres font. Regardez ce que vous faites. » Suite à cela, il a sommé ses équipes de quitter les locaux d’Equinoxe TV, marquant ainsi la fin abrupte de la visite.
Cette tension s’inscrit dans un contexte de pressions accrues sur les médias au Cameroun, où le CNC a récemment contraint Equinoxe TV à suspendre son émission de débat emblématique *Droit de Réponse*, connue pour son franc-parler critique envers le pouvoir. Cependant, le programme de remplacement proposé a lui aussi été rapidement interdit.
Les menaces de fermeture proférées par Joe Chebonkeng sont perçues comme une grave atteinte à la liberté de la presse et à l’expression au Cameroun. Elles suscitent des inquiétudes croissantes quant à l’avenir du journalisme indépendant dans le pays, particulièrement lorsque ces restrictions émanent de l’organe même qui devrait protéger et accompagner les médias dans leur mission d’information.