Le Mali a annoncé son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), un jour seulement après que ses alliés, le Burkina Faso et le Niger, aient fait de même.
Cette décision marque une nouvelle étape importante dans le fossé diplomatique croissant entre ces pays sahéliens et l’organisation francophone postcoloniale.
Position du Mali : la souveraineté avant l’adhésion
Dans une lettre officielle adressée à son homologue français, le ministère malien des Affaires étrangères a déclaré : « Le Mali ne peut rester membre d’une organisation dont les actions sont incompatibles avec les principes constitutionnels… fondés sur la souveraineté de l’État.»
Cette annonce fait suite au désengagement continu du Mali des institutions françaises après la rupture de ses liens avec la France. Les relations du Mali avec l’OIF étaient déjà tendues, le pays ayant été suspendu de l’organisation en août 2020 à la suite du coup d’État militaire qui a renversé le président de l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta.
Rôle et actions passées de l’OIF
L’OIF, dont le siège est à Paris, fonctionne de manière similaire au Commonwealth et favorise la coopération politique, éducative, économique et culturelle entre ses 93 pays membres. Cependant, sa réponse aux changements politiques en Afrique a suscité des critiques.
Suite au coup d’État au Mali, l’OIF a appelé à la libération de Keita et à la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par des civils. Le Niger a subi des actions similaires après l’éviction de son président élu, Mohamed Bazoum, en juillet 2023, ce qui a conduit à sa suspension de l’OIF.
Évolution des alliances régionales
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’OIF s’inscrit dans un contexte de réalignements géopolitiques plus vastes. Ces trois nations, dirigées par des militaires, ont pris leurs distances avec leur ancienne puissance coloniale, la France, et ont préféré renforcer leurs liens avec la Russie.
Au-delà de leur départ de la Francophonie, ces pays ont également quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour former leur propre confédération sahélienne, marquant ainsi une évolution régionale plus large vers l’autodétermination et de nouveaux partenariats internationaux.
L’avenir de la Francophonie en Afrique
Avec la séparation de trois pays sahéliens clés, l’influence de l’OIF en Afrique de l’Ouest est confrontée à un défi majeur.