Le Président des États-Unis, Joe Biden, a adressé un message fort aux dirigeants qui s’accrochent au pouvoir, notamment en Afrique, en leur demandant de considérer les besoins de leurs peuples comme une priorité plutôt que de s’éterniser au pouvoir.
Lors de son discours à la 79e Assemblée générale des Nations unies, Joe Biden, âgé de 81 ans, a annoncé qu’il ne briguerait pas un second mandat à la présidence des États-Unis, laissant la voie à une nouvelle génération de dirigeants.
« Mes chers collègues, c’est la quatrième fois que j’ai l’honneur de m’adresser à cette assemblée en tant que président des États-Unis », a commencé Biden. « Ce sera ma dernière. Cet été, j’ai dû prendre la décision difficile de savoir si je devais briguer un second mandat. Être président a été l’honneur de ma vie. Il y a tant de choses que je voudrais encore accomplir, mais autant j’aime ce travail, j’aime encore plus mon pays. Après 50 ans de service public, il est temps pour une nouvelle génération de conduire notre nation vers l’avenir. Mes chers collègues, n’oublions jamais qu’il y a des choses plus importantes que de rester au pouvoir. C’est votre peuple. »
Ce message semble avoir été particulièrement dirigé vers les dirigeants africains, dont Paul Biya, président du Cameroun depuis 41 ans, et absent de cette Assemblée générale.
À 91 ans, Biya est l’un des chefs d’État les plus âgés et les plus anciens au monde, ayant vu passer sept présidents américains durant son mandat. En Afrique, seul Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale depuis 1979, devance Biya en termes de longévité au pouvoir.
Cette liste de dirigeants s’accrochant au pouvoir en Afrique comprend également Denis Sassou Nguesso, à la tête de la République du Congo depuis 38 ans, Yoweri Museveni, au pouvoir en Ouganda depuis 37 ans, et Isaias Afwerki, président de l’Érythrée depuis 1993. D’autres exemples incluent Paul Kagame du Rwanda, Faure Gnassingbé du Togo, et Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire.
Ces dirigeants partagent plusieurs caractéristiques : ils dirigent des pays en proie à des problèmes de développement de base comme l’accès à l’eau potable, des infrastructures routières décentes, l’électricité et une éducation de qualité. Sur le plan politique, leur gouvernance est souvent marquée par des accusations de corruption, des abus des droits de l’homme, la répression des libertés et des manipulations électorales.
Le discours de Joe Biden intervient alors que de nombreux observateurs appellent ces dirigeants africains à céder la place à de nouvelles générations, un appel qui fait écho aux aspirations de nombreux citoyens de ces pays.
Malgré les limitations liées à l’âge, à la santé et aux appels croissants en faveur du changement, ces chefs d’État restent déterminés à se maintenir au pouvoir. Biden, en refusant de briguer un second mandat, incarne un exemple rare de dirigeant choisissant de prioriser l’avenir de sa nation plutôt que de s’accrocher au pouvoir.