Alors que l’Ouganda rend aujourd’hui un dernier hommage militaire à Rebecca Cheptegei, marathonienne olympique, les hommages affluent du monde entier. Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé qu’une installation sportive dans la capitale française porterait désormais le nom de l’athlète décédée.
Ce geste a été révélé lors des Jeux paralympiques de 2024, où une image de Cheptegei a été projetée sur grand écran sous les applaudissements des spectateurs.
Rebecca Cheptegei, membre des forces armées ougandaises, est honorée pour son service en recevant des funérailles militaires dans son district natal de Bukwo, dans l’est de l’Ouganda. En son hommage, les autorités locales ont décidé de nommer une route et un complexe sportif en sa mémoire.
Lors d’une cérémonie commémorative, les conseillers du district ont loué la vie simple et exemplaire de l’athlète, qui avait inspiré de nombreux jeunes sportifs à suivre ses traces.
Cependant, cette cérémonie est assombrie par la tragédie qui a coûté la vie à Cheptegei. Elle a été brutalement attaquée par son ancien compagnon, Dickson Ndiema, lors d’un différend foncier. Après avoir été aspergée de carburant et incendiée à l’extérieur de son domicile, l’athlète, mère de deux enfants, a succombé à ses blessures après plusieurs jours d’hospitalisation.
Cheptegei, gravement brûlée sur 80 % de son corps, a exprimé dans ses derniers instants son incompréhension face à cet acte de violence de la part d’une personne qu’elle avait autrefois aidée.
La mort tragique de Cheptegei a suscité une vive émotion, non seulement pour son héritage sportif, mais aussi en raison de la recrudescence de la violence contre les femmes, en particulier les athlètes. Elle est la troisième athlète féminine de haut niveau à être tuée au Kenya en trois ans, suivant les assassinats d’Agnes Tirop en 2021 et de Damaris Mutua en 2022.
Cette vague de violences met en lumière les dangers auxquels sont confrontées les femmes indépendantes, souvent victimes d’agressions en raison de leur rejet des normes de genre traditionnelles.
Joan Chelimo, fondatrice de Tirop’s Angels, un groupe de défense contre la violence faite aux femmes, souligne que ces athlètes, par leur indépendance financière et personnelle, dérangent certains milieux conservateurs. La porte-parole du département kényan de la Parité et de l’Action positive, Rachel Kamweru, a fermement condamné ces actes, appelant à une action immédiate pour protéger les femmes, qu’elles soient athlètes ou non.
Rebecca Cheptegei, malgré sa dernière course aux Jeux olympiques de Paris où elle a terminé 44e, restera dans les mémoires pour son dévouement et ses exploits, notamment sa victoire en 2022 aux Championnats du monde de trail en Thaïlande. Son histoire continuera d’inspirer et d’attirer l’attention sur la violence qui touche encore trop de femmes aujourd’hui.