Qui a abattu le parlementaire SDF dans les rues de Bamenda ce 11 janvier 2022 ? Un règlement de comptes ou bien une frappe séparatiste pour entacher la Can 2021 en cours ?
Il est difficile de déterminer à ce jour avec exactitude l’identité des assassins de l’avocat de profession et sénateur du Sdf dans le Nord-Ouest du pays. Des sources concordantes affirment que vers 17 heures, Henry Gamsey Kemende, le défunt, a quitté son chantier de construction d’une maison vers 17 heures.
Alors qu’il s’approvisionne en carburant, il est soudainement encerclé par des hommes armés qui ont tiré en l’air pour disperser la foule. Il sera par la suite abattu de sang-froid. Transporté à l’hôpital, il rendra l’âme sur le chemin. On se souvient de son vivant qu’il avait toujours souhaité le retrait de l’Armée des régions en conflit pour décrisper la tension.
Comment donc ceux qu’il a toujours donné l’impression de défendre ont-ils pu l’abattre ? D’aucuns, pour mettre en évidence l’action maléfique des terroristes soutiennent que « le serpent s’est mordu la queue ».
Est-il possible par ailleurs d’interpréter cet assassinat, avec la grande sécurisation autour de cette Can 2021, comme un coup délibéré des bandes armées pour braquer les lumières du monde sur leur revendication.
Situation sécuritaire
Tout est possible. En revanche, on n’occultera pas que l’article 4 de la Constitution camerounaise stipule clairement que l’autorité de l’Etat est exercée par le président de la République et le Parlement. Il s’agit donc là, quoiqu’on dise de cet assassinat, d’un coup certain porté sur les fondements de l’autorité de l’Etat.
C’est de ce fait une interpellation à une double dimension. D’abord, l’Etat doit resserrer son dispositif sécuritaire autour des élus en pareille situation de crise, à tout au moins dans les deux régions anglophones. Ensuite, les élus parlementaires spécialement sont tenus de tenir compte de la situation sécuritaire spéciale dans leur mobilisation dans les deux régions.
Il pourrait bien s’agir d’un nouveau modus operandi des séparatistes dans leur entreprise guerrière. Pour finir, on ne va pas perdre de vue qu’il pourrait s’agit aussi tout simplement d’un règlement de compte, en attendant des clarifications officielles, car la victime était par ailleurs avocat à Bamenda.
Le Messager