Une décision ministérielle vient bouleverser le paysage minier du Cameroun. Le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, Fuh Calistus Gentry, a annoncé le 26 décembre 2023 l’interdiction de toute exploitation minière artisanale et semi-mécanisée au-delà de 30 mètres de profondeur sur l’ensemble du territoire national.
Cette directive impose aux opérateurs artisanaux dont les sites d’exploitation dépassent cette profondeur de suspendre immédiatement leurs activités. Ils sont également tenus d’évacuer leurs équipements, de restaurer et de fermer ces sites. Les opérateurs semi-mécanisés pourront exceptionnellement continuer leurs activités s’ils présentent un plan d’exploitation et une étude géotechnique sur la stabilité des talus, avec pour objectif de migrer vers des exploitations de taille réduite.
Le ministre a souligné que cette mesure vise à préserver l’environnement et à prévenir les risques d’éboulements, de pertes humaines et d’accidents. Un rapport récent de l’ONG Forêts et Développement Rural (Foder) a recensé 205 décès entre 2015 et 2022 dans les sites miniers des régions de l’Est et de l’Adamaoua. Ces décès incluaient des cas de noyades dans des lacs artificiels ainsi que des accidents causés par des éboulements dus à des trous béants abandonnés.
Cette décision fait suite à l’adoption récente d’un nouveau code minier par le parlement et promulgué par le président de la République. Ce code stipule que l’activité minière artisanale doit se limiter à une profondeur maximale de 10 mètres en utilisant uniquement des méthodes manuelles.
Le ministre a rappelé que toute violation de cette mesure sera passible de sanctions prévues par le code minier en vigueur. Parmi ces sanctions figurent la suspension des activités, le retrait ou la non-renouvellement du titre minier.
Cette directive vise à réguler et à sécuriser l’industrie minière artisanale et semi-mécanisée tout en préservant l’environnement et la sécurité des travailleurs dans le secteur minier camerounais.