La Compagnie camerounaise d’aluminium (Alucam) traverse une nouvelle zone de turbulence. Selon la note de conjoncture du ministère des Finances, la production nationale d’aluminium a chuté de 40,8 % au premier trimestre 2025.
En cause : l’arrêt de plus de la moitié des cuves d’électrolyse pour des raisons techniques. Ce repli brutal illustre la fragilité d’une entreprise jadis fleuron industriel, désormais empêtrée dans des difficultés structurelles et une spirale de pertes qui s’enlise d’année en année.
Détenue majoritairement par l’État camerounais (79,68 %), Alucam enchaîne les exercices déficitaires depuis 2019.
En 2024, la société a enregistré une perte nette de 23,7 milliards de FCFA, quasiment identique à celle de l’année précédente, pour un chiffre d’affaires en recul de 10 %.
L’usure de ses équipements, les interruptions fréquentes de production et la dépendance chronique à l’énergie électrique ont considérablement affaibli sa compétitivité. Si la direction évoque une prévision de croissance de 6 % sur l’ensemble de 2025, la tendance reste incertaine, tant les obstacles techniques et financiers demeurent lourds.
Pour tenter d’éviter le naufrage, Alucam mise sur l’arrivée d’un investisseur stratégique capable d’injecter des capitaux frais. Des discussions seraient en cours, mais rien ne garantit, à ce stade, un aboutissement rapide.
En attendant, l’entreprise tente de respirer grâce à un contrat conclu en août 2024 avec Proalu, qui s’est engagé à acheter 2 500 tonnes de matière première par mois — un accord estimé à près de 48 milliards de FCFA par an, assorti d’une avance de 9,85 milliards. Une bouffée d’oxygène bienvenue, mais insuffisante pour transformer en profondeur un modèle économique en perte de souffle.
Fondée en 1957 et longtemps présentée comme le symbole de l’industrialisation camerounaise, Alucam n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Dans un contexte énergétique instable et face à une gouvernance jugée défaillante, la survie du producteur historique d’aluminium dépend désormais de la capacité de l’État à engager une refonte stratégique courageuse. Sans cela, c’est tout un pan de l’industrie nationale qui risque de s’éteindre à petit feu.
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