fbpx

Cameroun Actuel

Crise anglophone : un émissaire canadien à Yaoundé pour relancer les négociations

Afin de relancer les négociations autour de la crise anglophone, le gouvernement canadien envoie à Yaoundé un émissaire pour discuter avec les autorités camerounaise.

Cette action diplomatique fait suite à l’arrêt des discussions en janvier 2023 par Paul Biya après leurs révélations par la ministre canadienne des Affaires Étrangères, Melany Jolie.

Peter MacDougall, sous-ministre délégué des affaires étrangères, est attendu à Yaoundé entre le 25 et le 27 mars 2023. Les préparatifs s’activent au ministère des Relations extérieures.

Le gouvernement canadien souhaite agir en qualité de « facilitateur dans le processus » qui est censé mettre fin à la crise séparatiste qui secoue les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest depuis 2016.

Le Canada qui partage la même spécificité que le Cameroun avec une culture francophone et anglophone, salue également le fait que les parties se sont engagées dans un véritable dialogue.

La crise a commencé avec les sautes d’humeur d’avocats et d’enseignants, qui ont exigé que des caractéristiques anglophones spécifiques puissent être prises en compte dans le système judiciaire, dans le système éducatif, et a depuis évolué en un conflit d’autonome.

Une partie des ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont exigé un retour total à l’État fédéral, comme c’était le cas entre 1961 et 1972, et une autre, armée, réclame l’indépendance de ces deux régions en vue de former la « République d’Ambazonia ». Cela soulève des questions sur la motivation de Yaoundé à accepter une nouvelle médiation après l’échec de la tentative suisse en 2021. Surtout que le gouvernement a maintenant plus de contrôle sur la situation.

En effet, sur le terrain militaire, la situation est en grande partie favorable aux forces de défense et de sécurité. Dans ces régions, les villes sont sous contrôle de l’armée régulière. Les milices séparatistes ont été considérablement affaiblies par de multiples campagnes militaires.

Au plan international, la pression des partenaires sur le gouvernement est décroissante. Certains pays comme les États-Unis, ont même décidé de le faire interpeller des séparatistes de la diaspora pour leur implication dans les abus commis sur le terrain.

Ces abus ont découragé certains partisans de la cause de l’indépendance. En tout cas, l’agenda politique pourrait  expliquer la volonté du gouvernement de s’asseoir à la même table avec les séparatistes, qu’elle a longtemps refusés comme interlocuteurs. Une élection présidentielle est prévue dans deux ans.

Ceci, selon de nombreux analystes, est crucial en ce qu’elle pourrait entraîner un changement à la tête de l’État, en désignant une autre personne à la place du président Paul Biya qui a maintenant 90 ans. Une pacification du pays devrait permettre de négocier ce grand tournant avec plus de sérénité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi