Le niveau de mise en œuvre du Projet d’appui au développement de l’enseignement secondaire et des compétences pour la croissance et l’emploi (Padesce) est « très critique », de l’avis même de la Banque mondiale.
Financé par l’institution de Bretton Woods pour 73,8 milliards de FCFA et par l’État du Cameroun (286 millions de FCFA déjà alloués), ce projet « est censé améliorer l’accès équitable à un enseignement secondaire de qualité et à une formation technique et professionnelle adaptée au marché ».
Seulement, près de 2 ans après son approbation et à 2 ans et demi de sa clôture, le projet affiche un taux de décaissement de 14%. « La coordination interministérielle et l’appropriation du projet par les équipes ministérielles (…) sont nécessaires pour garantir la célérité dans la mise en œuvre des activités et des réformes soutenues par le projet », a conclu la dernière mission d’évaluation du projet par la Banque mondiale.
Mais, pour les ministres de l’Enseignement secondaire (Minesec) et de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), maîtres d’ouvrage du Padesce, le problème c’est le coordonnateur général, Paulette Ngo Bayiha. Elle a été évincée du projet le 25 mai dernier. En réalité, l’affaire cache une manœuvre pour le contrôle des ressources du Padesce…
Au siège du Projet d’appui au développement de l’enseignement secondaire et des compétences pour la croissance et l’emploi (Padesce), au quartier Bastos dans le premier arrondissement de Yaoundé, l’éviction du coordonnateur général de l’Unité de coordination du projet (UCP) est consommée.
Dans le bureau de Paulette Ngo Bayiha, trône désormais Sophie Mbenoun (au centre sur la photo). Le conseiller technique n°1 au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, qui a défoncé la porte pour s’installer, a d’ailleurs signé, le 5 juin 2023, en qualité de coordonnateur général, une décision suspendant l’exécution d’un contrat attribué le 12 mai 2023.
Alors coordonnateur technique de la composante 2 du Padesce, Sophie Mbenoun est choisie, le 25 mai 2023, pour assurer l’intérim à la tête de l’UCP par les ministres de l’Enseignement secondaire (Minesec) et de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), maitres d’ouvrage et co-présidents du Comité de pilotage (Copil, une forme de conseil d’administration) du projet.
On l’apprend dans une lettre adressée le même jour au directeur des opérations de la Banque mondiale d’alors, Élisabeth Huybens (elle a été remplacée le 1er juin par Cheick Kanté). Dans leur courrier, Pauline Nalova Lyonga (à droite sur la photo) et Issa Tchiroma Bakary (à gauche sur la photo) affirment « qu’à partir de la présente, le Minesec et le Minefop cessent toute collaboration professionnelle avec elle [Paulette Ngo Bayiha] en tant… […]Lire la suite