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Corruption : l’Anif sur les traces de 135 milliards de FCFA

Au Cameroun, les voleurs à col blanc persistent dans leurs activités illégales. C’est malheureusement la conclusion qui s’impose après la lecture du dernier rapport de la Commission nationale anticorruption (Conac) sur l’état de la lutte contre ce fléau au Cameroun en 2021.

Au cours de cette période, le gendarme de la corruption au Cameroun révèle que  le pays a été le théâtre d’opérations de blanchiment présumé de capitaux pour un montant de 135 milliards. Soit 11 milliards de plus qu’en 2020, ou le même montant s’est établi  à 124 milliards de FCFA.

Pour arriver à cette conclusion, l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) a procédé à une exploitation minutieuse de 784 déclarations de soupçons souscrites par les professions assujetties au cours de la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2021, contre 785 en 2020.

Les analystes de l’Anif soulignent quelques constats, notamment la contribution toujours faible des établissements de microfinance qui ne représente que 1,15% des déclarations souscrites dans ce segment. Pourtant «ils présentent des vulnérabilités très élevées au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme du fait de la gamme très large de produits et services financiers qu’ils fournissent au public», renseigne le rapport de la Conac.

Du côté des satisfactions, elle souligne le dynamisme des sociétés de Mobile Money, qui viennent en troisième position en termes de déclarations des opérations suspectes enregistrées (4,59%). Pour le reste, les banques et les sociétés de transfert de fonds demeurent les premiers contributeurs avec des participations respectives de 73,60% et 18,62%.

Les déclarations de soupçons susmentionnées ont donné lieu dans le même intervalle à 363 rapports disséminés aux juridictions et aux autres autorités compétentes, pour des présumés flux financiers illicites d’un montant de 135 milliards de F. Les Tribunaux de grande instance du Wouri et du Mfoundi, le Tribunal militaire de Yaoundé, le Tribunal criminel spécial, la direction générale des Impôts, des Douanes, ainsi que la Direction générale de la Sûreté nationale, sont les entités qui ont le plus été saisies en 2021.

Les flux financiers suspects identifiés par les experts de l’Anif se répartissent entre les fraudes fiscales et douanières (251 Cas), les détournements de deniers publics (10 cas), le scamming (07 cas), faux et usage de faux (11 cas), les trafics divers (35 cas), le financement du terrorisme (41 cas), l’escroquerie (05 cas) et enfin la corruption (03 cas).

Pour mémoire, les dossiers ayant fait l’objet de la saisine par l’Anif des autorités judiciaires, des autres autorités nationales compétentes et des cellules de renseignement financier homologues de 2006 à 2021, ressortent un flux financier repéré de l’ordre 1 869,91 milliards de FCFA.

Eco Matin

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