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Cameroun Actuel

« C’est le fruit de la volonté politique exprimée au sommet de l’Etat »

Pr Justine Diffo, coordonnatrice du Réseau « More Women in Politics ».

Quels commentaires suscite en vous la configuration de l’Assemblée nationale actuelle ?

Sous la Très haute impulsion du président de la République dont la vision paritaire de l’architecture socio-politique ne fait l’ombre d’aucun doute depuis la consécration de la prise en compte du Genre dans le Code électoral de 2012, l’Assemblée nationale du Cameroun s’est inscrite, depuis 2013, dans une configuration dynamique lisible.

D’une Assemblée mixte hommes-femmes où les femmes représentaient à peine 13% en 2007, elles sont passées à 31% en 2013, à la faveur des dispositions contraignantes et inclusives du Code électoral, et à pratiquement 34% à l’issue du double scrutin de février 2020.

La courbe ascendante que nous remarquons est le fait de la volonté politique exprimée au sommet de l’Etat. Elle est adossée à un environnement socio-politique et institutionnel propice à l’inclusion des femmes et des jeunes à la vie publique et politique, à l’aune des Objectifs de développement durable 2030.

Dans cette dynamique, l’on a également observé un renouvellement du personnel politique en général, lequel a affecté le positionnement des femmes, avec une trentaine de nouvelles figures féminines sur les 61 que compte cette chambre du Parlement.

Comment appréciez-vous la percée des femmes lors des dernières consultations électorales au sein de cette chambre du Parlement ?

Plus qu’une percée, nous voyons une marée montante des femmes en général, et des jeunes femmes qui tiennent le flambeau de la jeunesse, en particulier. En effet, au-delà de la percée numérique, le regard avisé du technicien politique verra une très forte émulation de la classe féminine, notamment celle de la jeunesse.

Or, si l’on veut bâtir durablement une société, il faut miser sur cette jeunesse éveillée, consciente, engagée et déterminée et contribuer à la consolidation de notre démocratie. On les retrouve au Rdpc avec l’honorable Nafis-satou Alim, la plus jeune et ressortissante du septentrion, au Pcrn avec l’honorable Nou-rane Fotsing.

Il s’agit d’une dynamique politique favorable à la construction d’un vivier qui fait de la politique un choix de carrière sur lequel on peut bâtir un plan de carrière tra-çable, comme femmes entrepreneurs politiques pour un leadership de qualité.

Vous avez annoncé un plan d’encadrement qui permettrait à ces nouvelles élues de marquer significativement leur présence au Parlement. En quoi consistera-t-il ?

En effet, dans le cadre du programme « Démocratie au féminin », mis en œuvre depuis 2016 sous le patronage du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille et avec l’appui de l’Union européenne, nous partons du postulat que comme toute science, tout métier, si la politique est une science qui ne s’improvise pas, elle est en revanche, un métier qui se construit.

Il faut développer une capacité d’adaptation aux circonstances pour apprendre et améliorer la qualité de son leadership à tout moment, par la technique anglo-saxonne du « learning by doing ». C’est cet esprit de conquérant, doublé de détermination et d’abnégation qui constitue le socle de nos programmes sur le développement personnel intégral.

Ces programmes que nous offrons à tous et aux femmes en particulier, pour développer leur potentiel de leader, construisent le fonds mental et psychologique indéboulonnable de tout entrepreneur politique. Ils constituent également la chape sur laquelle les outils opérationnels de management viennent tisser leur toile sous forme de modules de formation.

Les modules de formation les plus en vue dans le plan stratégique 2020-2025 du Réseau More Women in Politics en cours de validation, intègrent l’appropriation des orientations stratégiques du Code général des collectivités territoriales décentralisées comme dispositif institutionnel d’ancrage de la décentralisation.

Ces orientations stratégiques concernent la gestion axée sur les résultats, le management transformationnel, les techniques de financement du développement et le développement communautaire, entre autres. Nous envisageons à très court terme, un renforcement des capacités, une session d’échanges et de validation de ce plan stratégique pour une opérationnalisation optimale en temps opportun.

Source: Cameroon Tribune

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