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Cameroun: l’unité nationale en péril ?

Le 20 mai 2020, le Cameroun va commémorer le 48ème anniversaire de l’Etat unitaire, également retenu comme jour de célébration de sa fête nationale, baptisée depuis quelques années : « fête de l’unité nationale.»
Les autorités ont décidé d’annuler les festivités publiques de l’événement constituées notamment des défilés militaires et civils, à cause de la pandémie du Covid 19 qui affecte le pays comme la quasi-totalité des autres Etats dans le monde.

C’est à l’issue d’un référendum organisé le 18 mai 1972 sous le régime du premier Président de la République, Ahmadou Ahidjo, dans un contexte de monolithisme politique ,que les Camerounais dans leur écrasante majorité selon les résultats officiels, ont décidé d’abandonner la forme fédérale de l’Etat alors en vigueur depuis le 1er octobre 1961,pour la forme unitaire centralisée dans un premier temps et théoriquement décentralisée avec la promulgation de la loi fondamentale du 18 janvier 1996.

Le Président Ahidjo avait jugé très couteux le fonctionnement de l’Etat fédéral issue de la réunification de l’ex Cameroun oriental administré par la France, qui a accédé à la souveraineté internationale le 1er janvier 1960, et de l’ancien Cameroun occidental dont l’indépendance de la couronne britannique qui l’administrait, a été proclamée le 1er octobre 1961 à la suite d’un référendum organisé par les Nations Unies le 11 février de la même année.
C’est à partir de 1972 que la fête nationale du Cameroun réunifié, après la division subie en 1916 du fait de la défaite de l’Allemagne alors puissance colonisatrice à la première guerre mondiale, est célébrée le 20 mai , en dépit des réserves de nombreux historiens Camerounais.

Les autorités politiques utilisent également l’occasion pour raffermir l’unité nationale et exalter le vivre ensemble entre les citoyens issus de plus de 200 ethnies. Cet idéal reste cependant à parfaire et à consolider.
Depuis plusieurs mois en effet, on assiste à une montée fulgurante et inquiétante du tribalisme et des discours haineux, ravivés par des batailles politiques, entre Camerounais, notamment sur les réseaux sociaux. L’adoption d’une loi en 2019 pour réprimer de tels actes n’y a rien changé.
Les tensions politiques sont devenues quasi permanentes à cause de profonds désaccords entre les acteurs de la classe politique sur les grands principes qui doivent gouverner la République, y compris sur les règles de dévolution du pouvoir.

Et depuis octobre 2016, de sérieuses velléités sécessionnistes entretenues par certains acteurs dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, menacent l’intégrité territoriale du pays. Le Grand Dialogue National organisé à Yaoundé du 30 septembre au 04 octobre 2019 pour sortir de l’impasse dans ces régions n’a pas produit les effets escomptés.

Comme on peut le constater et sans que la liste des problèmes énumérés ne soit exhaustive, la relative cohésion nationale du Cameroun semble réellement en danger.

Seul un vrai dialogue entre les différents protagonistes possédant une influence certaine sur le cours des choses, pour résoudre en profondeur les problèmes qui se posent à l’heure actuelle et prévenir ceux qui peuvent se poser dans un proche à venir, est en mesure d’éviter au pays d’autres turbulences encore plus dévastatrices.

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