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Cameroun : Fotso Victor, un homme multidimensionnel

Surtout connu comme opérateur économique, Fotso Victor avait pourtant plusieurs cordes à son arc.

Né le 26 juin 1926 à Hiala-Bandjoun dans une famille polygamique, Fotso Victor va quitter très tôt son village natal pour s’installer d’abord dans la Moungo comme ouvrier agricole, ensuite à Mbalmayo où il se lance dans le petit commerce avec des moyens de fortune. Sa réputation, le défunt l’a bâtie principalement dans le monde des affaires en s’imposant de son vivant comme l’une des premières fortunes du Cameroun. Mais l’envergure du personnage déborde largement le seul domaine économique. Retour sur le parcours d’un homme multidimensionnel.

L’industriel

C’est en tant qu’homme d’affaires que Fotso Victor s’est forgé une réputation qui va au-delà des frontières nationales. A force d’endurance, il va maîtriser progressivement les ficelles de la petite puis de la grande distribution. De 1955 à 1960, il est actif dans le transport en commun. En parallèle, dès 1956, il construit un espace commercial en plein centre-ville de Mbalmayo où régnent en maîtres des concurrents européens. En 1970, il crée la Société Africaine de Fabrication de Cahiers (SAFCA). En 1974, il fonde la PILCAM, une fabrique de piles. Il fonde ensuite à Paris en 1983 avec le Français Jacques Lacombe la Compagnie Internationale de Service (CIS). A sa mort, le groupe Fotso Victor va compter à son actif des dizaines d’autres sociétés dans divers secteurs d’activités.

Le philanthrope

La générosité légendaire de Fotso Victor est connue de tous. Tout le long de son existence, l’homme qui avait le cœur sur la main, s’est illustré par des multiples gestes altruistes qui ont bénéficié à sa ville natale aussi bien qu’aux établissements scolaires (dons de matériels et équipements), aux confessions religieuses (financement et construction de nombreux lieux de culte), aux couches vulnérables (forages, denrées alimentaires), sans oublier l’Etat avec le don de l’institut universitaire de technologie de Bandjoun. Sa générosité lui avait valu le titre de « Fô Wâ Ngap » (Le chef qui partage). Il est à l’origine de la Fondation Fotso Victor qui effectue diverses œuvres caritatives au Cameroun et dans d’autres pays de la sous-région d’Afrique Centrale, surtout dans le domaine éducatif où ses dons et réalisations sont innombrables.

L’homme politique

Pendant des décennies, Fotso Victor s’est consacré exclusivement à ses affaires. Mais un homme de cette envergure ne pouvait pas rester longtemps insensible aux affaires de la cité. Entré en politique dans les rangs du RDPC, parti au pouvoir, il devient pour la première fois maire de la commune rurale de Bandjoun en janvier 1996, succédant ainsi au défunt chef des Bandjoun, Ngnié Kamga. Il conservera ce poste prestigieux jusqu’à son décès le 20 mars 2020. A titre de rappel, il avait été brillamment réélu lors des municipales de février 2020. Bandjoun a beaucoup bénéficié des largesses de l’ancien maire qui a notamment construit sur fonds propres l’Hôtel de ville, le stade municipal et la principale église de la localité.

Le dignitaire traditionnel

Sa réussite dans les affaires, ses multiples réalisations et donations ont fait de Fotso Victor un homme très respecté par les siens qui lui ont exprimé de son vivant à maintes occasions leur reconnaissance. L’altruisme allant de pair avec le respect et la considération, c’est tout naturellement qu’il va s’imposer comme une notabilité de premier rang, obtenant à la cour royale Bendjoun le prestigieux titre de « Fô gniap gouon », en langue locale « le chef qui développe le pays et rend son peuple heureux». ‘

Le chef de famille et le patriarche Le dignitaire traditionnel qu’il était devenu n’avait jamais cessé d’être le chef de famille attentionné qui se faisait le devoir de prendre soin de sa nombreuse progéniture. Selon des sources dignes de foi, Victor Fotso était l’époux de 25 femmes et père de plusieurs dizaines d’enfants qui poursuivront son immense œuvre

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