L’ancien candidat à la présidence, l’honorable Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), s’est adressé à la nation le 31 décembre 2024 dans un discours qui a suscité des inquiétudes parmi la population anglophone du Cameroun.
Il a prononcé son discours, d’une durée de 18 minutes et 53 secondes, entièrement en français, laissant de côté l’anglais. L’honorable Cabral Libii, qui a souvent critiqué la direction du régime de Biya au Cameroun, a toujours évité la langue anglaise. Cette décision, selon les critiques, contredit le principe constitutionnel du bilinguisme du Cameroun.
Le Cameroun est officiellement une nation bilingue, l’anglais et le français étant inscrits comme langues officielles dans la Constitution. Cette identité bilingue est une pierre angulaire de l’unité nationale, en particulier dans un pays qui connaît des tensions accrues en raison de la marginalisation de sa population anglophone.
La décision de l’honorable Cabral Libii d’ignorer la langue anglaise lors de son discours depuis des années a suscité de vives critiques. Certains Camerounais, notamment ceux des régions anglophones, se sentent exclus et se demandent s’il pourra représenter les intérêts de tous les citoyens s’il accède à la présidence.
Cabral Libii faisait partie des neuf candidats qui se sont présentés à la présidence lors des élections de 2018. Il est arrivé troisième dans la course et les spéculations vont bon train quant à sa prochaine candidature aux élections de cette année. Il semble cependant déconnecté de la population anglophone du pays.
« J’attendais mieux de quelqu’un qui prétend unifier les Camerounais », a fait remarquer Delphine Ngam, une habitante de Bamenda, dans la région anglophone du Nord-Ouest. « Cela soulève de sérieux doutes quant à son engagement en faveur de l’inclusion et à sa capacité à diriger un pays bilingue », a-t-elle ajouté.
Le discours de Cabral Libii s’est concentré sur les questions nationales clés, mais le choix de la langue a éclipsé le contenu pour ceux qui ne comprenaient pas le français. Les plateformes de médias sociaux ont depuis été inondées de réactions, certains accusant l’honorable Cabral de marginaliser la population anglophone.
Les critiques insistent toutefois sur le fait que les gestes symboliques comme le respect du bilinguisme sont essentiels, notamment lors des discours nationaux cruciaux.
À l’approche des élections présidentielles de 2025, cet incident s’ajoute à l’examen de plus en plus minutieux du style de leadership et du programme politique de l’honorable Cabral Libii. Il reste à voir s’il répondra à ces critiques ou maintiendra sa position actuelle.