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Bamougoum : le Sous-préfet en croisade contre le ‘’Mangakou”

L’autorité administrative trouve avilissant le fait que l’immense majorité des femmes rurales de sa circonscription administrative, ait développé une addiction à cette drogue.

Le phénomène était jusque-là banal. Pour engager des travaux nécessitant endurance et plus d’effort physique, une bonne frange de femmes de Bamougoum dans l’Arrondissement de Bafoussam 3ème prenaient au préalable, une drogue locale plus connue sous l’appellation « Mangakou ».

«C’est comme une tradition chez nos mamans ici», relève Edward Egbe Forzah, sous-préfet de Bafoussam 3ème, L’autorité administrative dit avoir appris des consommatrices de cette substance elles- mêmes, qu’elle leur donne la force notamment pour travailler dans les champs. Si ces femmes se limitaient à voir les grandes surfaces labourées sous l’effet du Mangakou, elles ne mesuraient cependant pas le côté nocif qu’il revêt sur leur santé.

«Comme toute drogue, les dangers sont énormes après avoir consommé cette substance-là. Selon ces femmes cette drogue leur donne la force de travailler au champ. Mais après il y a des effets néfastes sur la santé. Le fait que nous voyons certaines de nos mamans le soir en rentrant des champs complètement épuisées, ce sont les premiers signes de cette substance», explique Edward Egbe Forzah.

Dans le but de délivrer ces femmes du joug d’une substance qui les tue à petit feu, l’autorité administrative a engagé une campagne contre le Mangakou. Elle se réjouit d’ailleurs de ce qu’elle est accompagnée dans le combat non seulement par le Chef  supérieur Bamougoum, mais également par l’élite et forces vives locales.

Lors de la célébration le 8 mars dernier, de la journée internationale des droits des femmes, Edward Egbe Forzah n’a pas loupé l’occasion d’attirer une fois encore l’attention des femmes venues massivement prendre au défilé clôturant les activités y relatives. Loin de tomber dans les oreilles de sourdes, son message semble avoir un impact. « J’ai pris mon temps pour relever ce fléau ici et je crois que nos mamans nous ont compris», s’est-il réjoui.

L’intensification de cette campagne à pareille période n’est pas fortuite. Avec l’arrivé des premières pluies, la campagne agricole 2022 va en effet atteindre sa vitesse croisière. Et par le passé, c’est à ce moment la consommation du Mangakou atteignait son plus haut niveau. Aussi l’autorité administrative dit-elle vouloir enfin couper les liens et sauver la génération future. Visiblement à Bamougoum, la consommation du Mangakou va de mère en fille depuis des décennies.

La Nouvelle Expression

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