Selon le rapport annuel de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), la Cameroon Telecommunications (Camtel) a enregistré une progression significative de ses indicateurs financiers en 2022. Malgré une augmentation de 17,8% de son chiffre d’affaires et une amélioration de 26,4% de son bénéfice, la CTR souligne des défis persistants pour l’entreprise.
La CTR a noté que la hausse du résultat d’exploitation de 49,3% est en grande partie due à des ajustements comptables, ce qui ne reflète pas une amélioration réelle de l’exploitation de l’entreprise. De plus, la gouvernance de Camtel a été critiquée pour son organisation jugée « obèse et budgétivore », avec un style administratif, bureaucratique et centralisé qui a été qualifié de « contreproductif » pour la société.
Les charges du personnel, représentant plus de 33% de la valeur ajoutée, ont été pointées du doigt, tout comme l’augmentation des autres charges de l’entreprise, qui a entraîné une baisse de 28% de l’excédent brut d’exploitation. La CTR estime que Camtel pourrait optimiser son rendement en maîtrisant mieux ses charges.
Malgré ses résultats positifs, Camtel est considérée comme une entreprise à risque élevé en raison d’une dette colossale de 648 milliards FCFA, soit 3,5 fois le chiffre d’affaires et 4 fois les capitaux propres. De plus, l’entreprise affiche des créances de 390 milliards FCFA, principalement dues par l’État et ses entités, dont le remboursement intégral reste incertain.
Pour remédier à cette situation, la CTR propose la création de trois filiales chapeautées par une société mère, ainsi qu’une augmentation du capital social du mobile et du fixe aux investisseurs institutionnels nationaux. De plus, la CTR suggère à l’État de reprendre une partie de la dette de Camtel, notamment celle due à EXIMBANK-China, dans le but d’orienter l’espace de trésorerie dégagé vers des investissements prioritaires dans les filiales.
Enfin, l’État pourrait négocier avec les banques commerciales la transformation des découverts bancaires de Camtel en crédit moyen ou long terme, dans le but d’alléger la dette de l’opérateur historique. Ces mesures visent à assainir le bilan de l’entreprise et à optimiser son rendement, tout en réduisant les risques associés à sa situation financière.