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Alerte climat : des températures extrêmes menacent la santé et l’agriculture au Cameroun

L’Observatoire national sur les changements climatiques (ONACC) a mis en garde contre des risques sanitaires importants et des conflits agricoles en raison des températures extrêmes et des changements de conditions météorologiques entre le 11 et le 20 mars 2025.

Le rapport indique que la majeure partie du Cameroun connaîtra des conditions plus chaudes que d’habitude, avec des températures maximales comprises entre 35°C et 40°C dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord, 34°C et 37°C dans la région de l’Adamawa, et 30°C et 35°C dans les régions du Centre, de l’Est, du Sud et du Littoral.

Les nuits resteront également chaudes, en particulier dans les régions côtières du sud et dans certaines parties de l’Extrême-Nord, où les températures ne descendront pas en dessous de 22°C.

Selon l’ONACC, ces températures élevées augmentent le risque de plusieurs problèmes de santé, notamment : une augmentation des cas de paludisme dans les régions du sud, où l’augmentation des précipitations créera davantage de zones de reproduction pour les moustiques.

L’institution prédit également une augmentation des maladies respiratoires dues aux particules de poussières dans l’air, notamment dans la zone soudano-sahélienne (régions de l’Extrême-Nord et du Nord) et dans la haute savane guinéenne (région de l’Adamaoua).

L’ONACC estime également que le risque d’épidémies de méningite est élevé dans l’Extrême-Nord en raison de la chaleur extrême et des vents secs d’harmattan venus du Sahara.

L’inconfort thermique et le stress thermique, notamment dans les centres urbains comme Yaoundé, Douala, Bertoua et Kribi, où la hausse des températures, couplée à la pollution et à la circulation intense, pourraient poser de graves risques pour la santé des femmes enceintes et des personnes souffrant de maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension.

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Le rapport exhorte les autorités à renforcer les campagnes de sensibilisation sur la prévention du paludisme, l’hydratation et la gestion des maladies respiratoires tout en renforçant les structures de santé dans les régions les plus vulnérables.

Les conflits agricoles devraient augmenter

Le changement climatique devrait également exacerber les tensions entre agriculteurs et éleveurs, notamment dans la région de l’Extrême-Nord, où l’eau et les pâturages se font plus rares.

Le rapport de l’ONACC met en évidence les préoccupations suivantes : L’augmentation des conflits entre agriculteurs et éleveurs pour l’accès à l’eau et aux pâturages, notamment dans la zone du Logone et Chari et dans les monts Mandara.

Des risques accrus de pertes animales dues aux fortes chaleurs et aux variations brusques de température, notamment dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, du Centre, du Sud, de l’Est et de l’Adamaoua.

La foudre pourrait tuer le bétail dans les hautes terres de la région du Nord-Ouest à l’approche de la saison des pluies.

L’ONACC a conseillé aux autorités de mettre en place des cadres de médiation entre éleveurs et agriculteurs pour réduire les conflits et fournir des sources d’eau alternatives pour le bétail.

En outre, les éleveurs sont encouragés à assurer une hydratation et un abri adéquats à leurs animaux pour éviter les pertes dues au stress thermique.

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Recommandations pour l’atténuation

  • Pour résoudre ces problèmes urgents, l’ONACC recommande :
    De renforcer la surveillance des maladies pour répondre rapidement au paludisme, à la méningite et aux maladies respiratoires.
  • D’encourager une gestion durable de l’eau et des pâturages pour prévenir les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
  • Développer des politiques d’urbanisme intégrant des espaces verts pour réduire le stress thermique dans les villes.
  • Améliorer les services vétérinaires pour protéger le bétail des maladies liées à la chaleur.

Les conditions climatiques extrêmes devenant de plus en plus fréquentes, l’ONACC souligne l’urgence de prendre des mesures proactives pour préserver la santé publique et assurer la stabilité du secteur agricole.

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