En France, environ 31 milliards de m3 d’eau douce sont prélevés chaque année dans la nature. Alors que la sécheresse hivernale actuelle fait craindre un nouvel été marqué par les restrictions, se pose la question de la répartition des usages.
Après un été 2022 marqué par une sécheresse historique et un hiver tout aussi sec, tous les signaux sont au rouge pour que la France connaisse un nouvel été marqué par un manque d’eau. Mercredi 1er mars, quatre départements sont déjà soumis à des restrictions – l’Ain, l’Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Dans ces territoires, les habitants n’ont plus le droit d’arroser leurs pelouses, de remplir leurs piscines mais aussi, pour les agriculteurs, d’irriguer leurs cultures.
« Et ce chiffre va forcément grimper », a alerté lundi soir le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, appelant les préfets des principaux bassins français à prendre « dès maintenant » des arrêtés de restriction pour anticiper la saison estivale.
Agriculture, industries, usages domestiques… A l’heure où le mot d’ordre est « sobriété » et économie d’eau, France 24 fait le point sur les principaux usages de l’eau en France.
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Environ 31 milliards de m3 d’eau prélevée chaque année
La France prélève chaque année environ 31 milliards de mètres cubes d’eau douce dans ses rivières et ses nappes phréatiques, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Transition écologique. Cela peut sembler peu, comparé aux 208 milliards de m3 d’eau disponible en moyenne, mais il est essentiel que la majorité de l’eau reste dans la nature pour préserver l’équilibre des écosystèmes.
Sans compter que le renouvellement des stocks peut fortement varier d’une année sur l’autre en fonction de la quantité de pluie tombée. Par exemple, en 2019, on estime que seulement 142 milliards de m3 d’eau étaient disponibles, bien loin de ces 208 milliards de moyenne. C’est ce qui inquiète scientifiques et météorologues pour l’été 2023 : selon Météo-France, sur les 18 derniers mois, 15 ont manqué de pluie.
Autre problème : la majorité des prélèvements d’eau ont lieu en été, lorsque le niveau des nappes phréatiques et des rivières est déjà au plus bas. Au total, le ministère de la Transition écologique estime que 60 % de la consommation d’eau a lieu entre juin et août.
Alors, où va toute cette eau douce ? Si une partie est utilisée à des fins domestiques, coulant dans nos robinets, l’autre est utilisée à des fins économiques, et, en premier lieu, pour le refroidissement des centrales, principalement des centrales nucléaires.
Il est à noter que l’eau prélevée pour le refroidissement de ces centrales,…