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Agbor Balla : « il est temps pour les anglophones d’avoir des dirigeants audacieux »

Avocat des droits de l’homme et président du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique, Felix Agbor Nkongho, plus connu sous le nom d’Agbor Balla, estime qu’il est temps pour les anglophones d’avoir des dirigeants différents.

« Des dirigeants qui remettront en question la négligence économique et plaideront en faveur de projets transformateurs comme le port maritime de Limbe », a-t-il déclaré.

Dans une publication sur Facebook remettant en question le silence des dirigeants anglophones élus sur des questions cruciales, Agbor Balla a souligné la stagnation économique qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Selon lui, les projets inachevés, l’échec de la construction du port en eau profonde de Limbe et le manque d’opportunités économiques sont des indications claires de l’échec du leadership.

« Quelle est l’essence d’avoir des dirigeants qui ne dirigent pas ? Si les dirigeants anglophones ne peuvent pas parler au nom de leur peuple, qui le fera ? Le temps est venu pour de nouvelles voix d’émerger », a-t-il déclaré.

Bien que les spéculations abondent sur le fait que l’avocat des droits de l’homme pourrait envisager une carrière politique, il n’a pas suggéré de remplaçants spécifiques pour les dirigeants actuels. Cependant, il insiste sur le fait que les anglophones ont besoin de dirigeants qui ne resteront pas silencieux face à la stagnation économique.

Pour lui, les anglophones ont besoin de dirigeants qui sont « courageux, audacieux et sans complexe dans leur représentation, comme on le voit dans d’autres régions du Cameroun ».

Inspiré par la situation dans l’Extrême-Nord

Balla envisage des dirigeants capables de dire la vérité au pouvoir, quelle que soit leur affiliation avec le parti au pouvoir.

Il a cité un exemple de l’Extrême-Nord, où les dirigeants élus du RDPC ont obligé le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, à rester et à écouter leurs doléances.

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« Les dirigeants anglophones devraient s’inspirer de leurs homologues de la région de l’Extrême-Nord », a-t-il déclaré.

Intérêts égoïstes au détriment du développement régional

Agbor Balla estime que les dirigeants anglophones privilégient leurs positions au détriment des besoins de la population.

« Dans le paysage politique camerounais, la question de la représentation légitime des anglophones reste sans réponse. Les dirigeants politiques anglophones actuels peuvent-ils réellement prétendre parler au nom des populations qu’ils représentent ? Si tel est le cas, pourquoi leur silence est-il assourdissant sur des questions cruciales de développement, comme le port en eau profonde de Limbé ? », s’interroge-t-il.

Pour lui, leur incapacité – ou leur réticence – à défendre les intérêts régionaux contraste fortement avec l’assurance des élus d’autres régions, comme l’Extrême-Nord.

Le Cameroun anglophone, dit-il, souffre depuis longtemps d’une marginalisation politique et économique. Pourtant, ceux qui prétendent représenter la région – qu’il s’agisse de maires, de parlementaires, de membres de l’assemblée régionale, de sénateurs ou de fonctionnaires nommés par le gouvernement – ​​remettent rarement en cause le statu quo.

« Les dirigeants anglophones restent passifs sur des questions d’importance fondamentale. Il n’est pas étonnant qu’ils soient indifférents à la réalisation du port en eau profonde de Limbé, un projet qui transformerait la situation économique des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. »

Que faut-il attendre des dirigeants ?

Il souligne que le port maritime recèle un immense potentiel de création d’emplois, de commerce et de développement régional, mais les dirigeants anglophones semblent incapables d’exiger des mesures.

« Le silence des dirigeants politiques anglophones face à la stagnation économique, aux promesses non tenues et aux projets retardés suggère que beaucoup d’entre eux se concentrent davantage sur la protection de leurs positions que sur la défense de leur peuple », a-t-il noté.

Pour lui, ces dirigeants semblent satisfaits de leurs positions alors que la région reste piégée dans la stagnation économique.

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« Certains sont peut-être devenus complaisants, privilégiant les avantages personnels au détriment du bien collectif. Pire encore, certains peuvent être complices de la négligence systémique, se contentant d’une représentation symbolique tout en évitant un véritable plaidoyer. Quelle que soit la raison, leur inaction envoie un message clair », a-t-il déclaré.

Il soutient que les anglophones ne peuvent pas compter sur ces dirigeants pour défendre leurs intérêts.

« Le peuple doit plutôt prendre en main son destin en exigeant des comptes, en soutenant les dirigeants qui donnent la priorité au développement et en faisant pression pour une nouvelle classe politique qui n’hésitera pas à défendre les intérêts régionaux. »

La voie à suivre

Au-delà de l’appel à un changement de direction, Félix Agbor Nkongho insiste sur le fait que les anglophones doivent exiger davantage de leurs représentants.

Il les exhorte à mettre au défi ceux qui sont au pouvoir d’agir plutôt que de rester silencieux, à soutenir les dirigeants qui font preuve de courage et à rejeter la complaisance.

« Il est temps d’exiger un véritable plaidoyer en faveur des projets promis depuis longtemps et d’un développement significatif », a-t-il conclu.

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