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A Assas, la lutte sociale à part entière

A peine 7 heures ce jeudi 6 avril. Dans le 5e arrondissement de Paris encore endormi, les ombres défilent à grande vitesse. L’un d’eux chuchote : « Nous essayons de ramener le plus de poubelles possible. Les élèves arriveront à 8 heures et ils ne doivent pas pouvoir revenir. » Il ne faut qu’une dizaine de minutes à une quarantaine d’étudiants pour bloquer l’entrée de l’Université Paris-II Panthéon Assas à l’aide de poubelles, de mobilier urbain et de Vélib’ entassés devant le portail de l’établissement, à l’occasion de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Pour la deuxième fois depuis le début du mouvement, la faculté de droit entre dans la lutte sociale. Le 23 mars, une banderole « Grève générale, Assas le rouge » a été déployée. Un évènement. « L’université d’Assas n’est pas connue pour être un établissement de gauche », lance Camille (1), en première année de droit. Début 2020, un blocage avait en effet été tenté lors du précédent mouvement social contre la réforme des retraites Philippe-Delevoye. Cela n’a duré qu’une trentaine de minutes à cause d’affrontements entre élèves.

Des personnes autoproclamées « Waffen Assas » ont agressé des étudiants

Cette fois, les manifestations contestataires s’inscrivent dans la durée, signe que les temps changent dans cette faculté, ancien fief de l’extrême droite. « Ici, ce n’est pas comme à la Sorbonne où tu peux bloquer en permanence. Mais en empêchant l’accès à l’université pour les étudiants, nous envoyons le signal que la mobilisation continue partout », souligne Simon. Foulard rose Solidaires sur le visage, l’étudiant en deuxième année de droit explique sa tenue : « Je me lance dans le militantisme et il faut prendre les bons réflexes. Depuis 2015, les lois sur la sécurité foisonnent pour filer les militants comme les journalistes, des caméras sont placées devant l’université. C’est pourquoi je préfère me protéger. »

A son image, ce jour-là, le gros des participants au blocus enfouit leur visage sous des masques. Par précaution mais aussi par peur des représailles. Le 23 mars, devant l’université de la rue d’Ulm, un groupe de personnes vêtues de noir, autoproclamé « Waffen Assas », a attaqué des étudiants avant qu’ils n’aillent manifester. « Depuis, nous avons peur que les gens partagent nos identités avec des personnes mal intentionnées », témoigne Mélissa. Pour cause : tous les étudiants ne sont pas convaincus de l’utilité de bloquer l’université. Beaucoup d’entre eux ont l’air découragés lorsqu’ils arrivent vers 8 heures du matin devant les grilles d’entrée de l’université. . « Mais pourquoi bloquez-vous l’université ? C’est inutile, c’est le pire des symboles »lance un étudiant.

Les remontrances n’affectent pas la dynamique contestataire. Car Assas n’a…

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