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6.000 bébés naissent drépanocytaires chaque année au Cameroun

Cette maladie génétique et héréditaire est un problème de santé publique dans le pays.

Trois millions d’enfants naissent atteints de drépanocytose chaque année en Afrique. Dans le même intervalle, au Cameroun, l’on dénombre pas moins de 6.000 bébés qui naissent drépanocytaires. Soit jusqu’à 2% des nouveau-nés souffrant de cette maladie. D’après les statistiques, 25 à 30% de la population camerounaise est susceptible de transmettre la maladie.

Aussi, 50 à 75% d’enfants drépanocytaires meurent avant l’âge de 5 ans à défaut d’un dépistage précoce et d’une prise en charge correcte. Ce taux de mortalité pourrait être revu à la baisse si tout le monde faisait un test d’électrophorèse de l’hémoglobine dans un laboratoire d’analyse médicale fiable à en croire les spécialistes.

Même si le taux de prévalence est assez parlant, le Dr Charlotte Eposse Manguele, pédiatre, renseigne que près de deux millions de drépanocytaires vivent dans le pays. Et cette responsable du Centre intégré de prise en charge de la drépanocytose à l’Hôpital Laquintinie de Douala (Hld) d’affirmer que « la drépanocytose est un problème de santé publique au Cameroun ». Pourtant, elle est « classée parmi les maladies négligées, un peu orpheline. Or, elle nous concerne tous », souligne le Dr Ida Penda, pédiatre.

A en croire, le Dr Erero F. Njiengwé, psychopathologue et psychologue clinicien, «le dépistage et le diagnostique chez nous est souvent tardif. Et de ce fait, la prise en charge est tardive». Conséquence : « 50 à 70% d’enfants drépanocytaires meurent avant l’âge de 5 ans, à défaut d’un dépistage précoce et d’une prise en charge correcte qui permettent une diminution maximale de la mortalité et de la morbidité », note-t-on.

Toutefois, au-delà du dépistage et de la prise en charge précoces, les médecins prescrivent la prévention. Car, «la prévention est au centre de toutes les stratégies au long terme».

Espoir

Au niveau de la prise en charge, les choses ont beaucoup évolué, apprend-on. Dans les hôpitaux de certaines régions, on retrouve désormais des unités de prise en charge pour les drépanocytaires. En juin 2014, par exemple, l’hôpital Laquintinie de Douala a inauguré le tout premier centre intégré de prise en charge de la drépanocytose au Cameroun. Mais d’autres améliorations sont espérées.

Des programmes nationaux tentent généralement d’enrayer ce phénomène, mais les Etats manquent de moyens. Pour y remédier, l’Institut européen de coopération et de développement (lecd), l’Agence française de développement (Afd) et la Fondation Pierre Fabre ont décidé en 2014 de s’investir dans un vaste projet, d’une durée de quatre ans.

Enjeux : réduire la mortalité et la morbidité liées à la drépanocytose et améliorer les conditions de vie des malades. Déployé en 2014 en République démocratique du Congo et à Madagascar, en 2015 au Congo-Brazzaville et au Cameroun, le programme prévoit tout d’abord de renforcer le dépistage des enfants.

La formation du personnel soignant et la mise en place de laboratoires fonctionnels dans des centres de santé référents a permis de tester près de 100 000 enfants en tout. Il s’agit également d’améliorer la prise en charge médicale en formant les professionnels de santé et les parents d’enfants drépanocytaires, et en finançant le traitement.

Info Matin

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