Le dernier rapport de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) prévoit une hausse de la croissance économique pour la sous-région de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), prévoyant une augmentation à 3,2 % en 2025, contre 2,7 % en 2024.
La BEAC attribue ces perspectives optimistes à diverses initiatives de transformation structurelle en cours, notamment une stratégie sous-régionale de substitution des importations de produits locaux tels que le bœuf, le poisson, le manioc et le riz.
La banque centrale estime que ces initiatives atténueront l’impact de l’instabilité de la demande extérieure, notamment en raison de la faiblesse de la demande chinoise et des tensions géopolitiques persistantes.
Cependant, ces prévisions positives pour les six pays membres de la CEMAC ont amené les experts à s’interroger sur leur faisabilité, citant des défis en matière d’industrialisation et de stabilité macroéconomique.
Les analystes préviennent que la réalisation de ces objectifs de croissance nécessitera une plus grande volonté politique, une coopération régionale et une mise en œuvre efficace des politiques.
L’économiste Louis Marie Kakdeu souligne que l’atteinte de ces objectifs de croissance dépend fortement de la stabilité macroéconomique, qui, selon lui, fait actuellement défaut dans la sous-région.
« L’optimisme qui entoure ce dossier me paraît déplacé et la réussite paraît improbable », a-t-il déclaré, évoquant une maîtrise insuffisante des indicateurs microéconomiques.
Un autre économiste, Christian Hervé Balogog, identifie l’industrialisation comme le principal levier d’une croissance soutenue et progressive. Il note cependant que les projections sont réalisables compte tenu du potentiel des six pays.
Selon le document de la BEAC, la croissance économique de la zone CEMAC devrait continuer à progresser en 2026 et 2027, pour atteindre un taux annuel de 3,8 %.
