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Yaoundé : les avocats font la grève

Le mot d´ordre de suspension du port de la robe est respecté au tribunal de Yaoundé centre administratif, Ekounou et Mfou ce 30 novembre 2020 en riposte à la persécution des hommes en robe noire.

L´absence des avocats était effective, dans les salles d´audiences des tribunaux de Yaoundé centre administratif, Ekounou et Mfou, en cette journée du 30 novembre 2020. Celle-ci est la conséquence du mot d´ordre de suspension du port de la robe, décidé à l´issue du Conseil extraordinaire de l´Ordre du barreau réuni le 21 novembre 2020. Le ton est donné au Centre administratif, avec les battants de salle des avocats hermétiquement fermés, pas l´ombre d´un seul homme en robe noire. La présence de Me Ndem en ces lieux s´explique, il est là pour la supervision, question de s´assurer que les instructions du Conseil de l´Ordre sont respectées.

C´est le calme plat, les activités sont au ralenti. « Les avocats ont décidé la suspension du port de la robe à partir de ce jour. Comme vous pouvez le constater, tout est au ralenti. Je suis là pour superviser. Après Yaoundé, cap sur Mfou pour m´assurer que les choses sont respectées. Nous sommes la voix des sans voix, pour ceux qui pensent qu´on peut ballonner les avocats, alors on assistera une fois de plus à cette situation », indique l´avocat au barreau du Cameroun.

Dans les salles, l´ambiance est inhabituelle, un élément important de la chaîne manque au décor, le box des avocats est vide. Ce qui a des répercussions directes sur la tenue des multiples procès au programme de la chambre criminelles du tribunal de grande instance. Les prévenus extraits des cellules de la prison, dans l´impossibilité d´être assisté par leurs conseils, vont solliciter de la Cour, le renvoi. « On a toujours besoin d´ avocat pour défendre sa cause tel que prévu par la loi. Aujourd´hui on assiste à un match en période de Covid sans spectateurs », lance Me Ndem. Du côté du Tribunal criminel spécial (Tcs), les salles sont vides, pourtant les affaires étaient programmées pour cette journée.

Le scénario est identique du côté du palais de justice d´Ekounou, tout est au ralenti de même qu´a Mfou aux dernières nouvelles. Les procès qui se sont tenus ici étaient à la chambre correctionnelle de la Cour d´appel dans la salle 3, sous la présidence de Fernande Prisillia Singui. « La présidente a dit qu´ici, on n´a pas forcément besoin d´avocats, c´est à la juridiction supérieure qu´on exige. Nous nous plions à la décision du juge. Comme vous avez constaté il y a quelqu´un qui a sollicité le renvoi parce que son avocat n´était pas là, madame la présidente a refusé et décidé de juger », lance un justiciable. Selon certaines indiscrétions, seul le bâtonnier va signer un communiqué pour lever le mot d´ordre, en attendant celui-ci ira jusqu´au 4 décembre.

Une prise de position du barreau, en riposte à la persécution des avocats, après les brutalités policières perpétrées le 10 novembre 2020 au Tpi Bonanjo, avec l’incarcération de deux avocats aujourd ´hui libérés, après leur condamnation avec sursis. Pour rappel, les avocats Richard Tristel Tamfu Ngarka et Armel Tchuenmegne Kenmegne exerçant dans la ville de Douala, témoins desdites brutalités, avaient été, sans convocation préalable ni mandat, appréhendés à l´avantage de guet-apens tendus par les éléments de la drpj du Littoral pour y répondre à leur tour des intimidations sur une affaire en cours.

Source: Le Jour du 1er décembre 2020

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