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Un pasteur camerounais accusé de fraude au Nigeria

Un pasteur d’origine camerounaise basé au Royaume-Uni, Jean Michel Tchamba, fait face à de multiples accusations au Nigeria.

Il est accusé d’avoir utilisé le Corps de sécurité et de défense civile du Nigeria (NSCDC) pour arrêter et détenir illégalement le concepteur web nigérian John Asanga avant de fuir le pays.

Une affaire commerciale qui tourne mal

Selon des sources proches de la famille Asanga, John a été présenté au pasteur Tchamba en août 2023 par sa sœur, Blessing Asanga. Le religieux, désormais de nationalité britannique, avait engagé John pour développer des solutions informatiques pour son église, son ONG et ses projets médicaux, incluant des sites web, du contenu vidéo, des graphismes et une plateforme médicale avancée.

Tchamba aurait affirmé que des développeurs londoniens demandaient près de 200 000 livres sterling (environ 400 millions de nairas) pour ce projet, mais qu’il pouvait l’obtenir pour 14 millions de nairas avec John.

Après un paiement initial de 7 millions de nairas en plusieurs versements, le projet a démarré. Toutefois, des retards ont été enregistrés en raison de l’affectation d’une partie des fonds à d’autres projets, notamment un site pour l’église.

Accusations de fraude et menaces

En avançant dans son travail, John aurait découvert des pratiques douteuses impliquant le pasteur, notamment du blanchiment d’argent et des fraudes liées à des visas sous couvert d’initiatives religieuses. Il a également appris que le véritable bailleur de fonds du projet médical était un certain M. Fon, qui avait exprimé des inquiétudes quant aux retards causés par le détournement des fonds par Tchamba.

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Lorsque John a révélé ces informations à Fon, le pasteur serait devenu hostile et aurait commencé à proférer des menaces. Deux jours avant son mariage, le 7 octobre 2024, des agents armés du NSCDC ont fait irruption dans un bureau où John donnait une présentation et l’ont arrêté sans convocation préalable. Il aurait été menotté, humilié et détenu trois jours dans des conditions inhumaines, avec un accès limité à son avocat.

Seconde arrestation et fuite du pasteur

Peu après son mariage, John a été arrêté une seconde fois, cette fois sous l’accusation de vol d’un ordinateur et d’un téléphone appartenant à Tchamba. Durant sa détention, il aurait été placé à l’isolement et privé de soins médicaux jusqu’à une intervention de dernière minute d’un agent du NSCDC.

À sa sortie, il a découvert que le pasteur avait quitté le pays. Lorsqu’il a exigé son paiement, Tchamba aurait envoyé des hommes de main à son domicile, contraignant John et sa femme à se cacher. Les menaces ont été signalées à la police nigériane.

Procédure judiciaire et irrégularités

John a ensuite reçu une convocation devant un tribunal de Kuje. Selon des sources, l’audience a duré moins de cinq minutes avant qu’il ne soit placé en détention provisoire à la prison de Kuje, avec une caution fixée à 10 millions de nairas en espèces et deux garants.

Après 21 jours en détention, il a obtenu une libération sous caution grâce à l’intervention de la Haute Cour de Jabi, qui a jugé les procédures douteuses et conseillé à son avocat de déposer une plainte contre le magistrat.

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Déni du pasteur et appel à la justice

Jean Michel Tchamba a nié toute mauvaise conduite, affirmant que John n’avait pas respecté leur accord et avait refusé de livrer le site web pendant plus de deux ans. Il prétend avoir investi près de 40 millions de nairas dans le projet.

Cependant, la famille Asanga accuse le pasteur d’être un manipulateur cherchant à éviter ses responsabilités financières. Blessing Asanga affirme que Tchamba avait promis de payer une fois de retour au Royaume-Uni, mais ne l’a jamais fait.

John et son équipe juridique demandent désormais une enquête sur l’implication du NSCDC et appellent les autorités britanniques à tenir le pasteur responsable de ses actes.

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