Le Sénat nigérian a ouvert une enquête sur des allégations selon lesquelles le Cameroun aurait annexé illégalement des îles nigérianes riches en mangroves et en pétrole dans la péninsule de Bakassi, autrefois disputée.
Selon les médias locaux, le Sénat a mis en place un comité ad hoc chargé d’examiner la situation et de soumettre un rapport dans un délai de deux mois.
Les sénateurs ont également exhorté le président Bola Ahmed Tinubu à prendre des mesures immédiates pour protéger les eaux territoriales du Nigeria et sécuriser les ressources pétrolières du pays. Plus de 2 560 puits de pétrole se trouveraient dans les îles de mangrove disputées, situées dans l’État d’Akwa Ibom.
Cette décision fait suite aux accusations du sénateur Aniekan Basse, représentant d’Akwa Ibom Nord-Est, qui affirme que le Cameroun s’est approprié des îles riches en pétrole situées à Efiat, dans la zone administrative de Mbo.
Il a précisé que ces territoires ne font pas partie des zones cédées au Cameroun en vertu des traités anglo-germaniques de 1913 ni de l’arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) d’octobre 2002.
« Ces îles ont une immense importance économique, car elles contiennent plus de 2 560 puits de pétrole et d’importantes réserves de gaz qui reviennent de droit au Nigeria, mais que le Cameroun exploite actuellement en raison de cette annexion illégale », a déclaré le sénateur.
Le gouvernement camerounais n’a pas encore réagi aux accusations du Sénat nigérian.
Le Cameroun et le Nigeria coexistent pacifiquement depuis 2006, année où le Nigeria a retiré ses troupes de la péninsule de Bakassi, conformément à l’arrêt de la CIJ de 2002 qui a tranché en faveur du Cameroun.
La péninsule, riche en pétrole, a été transférée au Cameroun malgré une forte opposition interne au Nigeria, en raison du sort des milliers de Nigérians vivant dans cette région.