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Rigobert Song : « les Lions indomptables ont démontré que quand on veut, on peut »

Le Cameroun vient de se qualifier pour la Coupe du monde «Qatar 2022». Comment vous sentez-vous au terme de ce match palpitant et difficile contre l’Algérie?

Je me sens très bien. Je tiens tout d’abord à féliciter mes joueurs pour l’état d’esprit qu’ils ont fait prévaloir durant toute la rencontre car c’est cela qui a fait la différence. Nous ne partions pas favoris, surtout après ce qui s’est passé au match aller [défaite 0-1 vendredi, 25 mars 2022 au stade de Japoma, NDLR]. Mais aujourd’hui, mes joueurs ont démontré que quand on veut, on peut. Et ils l’ont démontré sur tous les points : aussi bien tactique que mental. Ils étaient mentalement en place comme je le leur ai demandé avant le match. Ce genre de rencontre ne se gagne pas qu’avec la tactique. Certes, on doit l’élaborer et la mettre en place ; mais c’est davantage sur le mental qu’il faut travailler.

Quel est le message que vous avez passez à vos joueurs au terme des 90 minutes du temps réglementaire consacrant l’égalité parfaite entre les sélections d’Algérie et du Cameroun pour les booster?

Il était tout simple. Je leur ai dit qu’un match se joue en 90 minutes. Mais il peut arriver qu’on aille au-delà des 90 minutes comme cela a été notre cas ce soir. Mais nous avons su, mon staff et moi, mettre en place la stratégie qu’il fallait pour les mettre en difficulté. Le souci que nous avons eu au premier match est que nous ne les attendions pas avec le système qu’ils ont utilisé.

Sortis de cette rencontre, nous avons pris le temps d’analyser et voir où est-ce que nous avions failli et comment est-ce que nous pourrions les mettre en difficulté. Avec les changements opérés en cours de jeu ce mardi et les joueurs qui ont accepté d’aller au-delà de ce qu’ils pouvaient donner, je crois que notre stratégie a porté des fruits.

Pouvez-vous partager avec nous la teneur du message galvanisateur tenu aux joueurs dans les vestiaires au terme du temps règlementaire ?

Le message aux joueurs est passé. Il était simple : «il faut mouiller le maillot jusqu’au bout». À côté, j’ai une expression que j’aime bien utiliser et que j’ai également partagé avec les joueurs : «quand tu sais que tu es en danger, tu n’es plus en danger. C’est lorsque tu ne sais pas que tu es en danger que tu es en danger». C’est cela qui a fait la différence.

On a vu, pendant toute la rencontre de ce mardi à Blida, que vous n’avez pas effectué de remplacement comme on se serait attendu lorsque le match est devenu difficile. Qu’est-ce qui peut justifier cela ? Vous êtes-vous apprêté à aller aux prolongations et avez-vous préparé cette étape-là ?

C’était planifié ! Au fur et à mesure que le match avançait, et que nous ne parvenions pas à trouver des solutions, nous nous sommes dit : qu’elle que soit la tournure que pouvait prendre ce match, nous devrions tout faire pour garder nos réserves et procéder aux changements aux moments opportuns ; de façon à permettre que les nouveaux entrants fassent l’affaire.

C’est ainsi que nous avons procéder. Nous avons également fait preuve de patience et de vigilance. Nous sommes restés très concentrés. Et nous avons procédé aux changements au moment où il le fallait. C’est ce qui nous a permis de faire la différence. C’est cela le coaching. Nous avons essayé de faire ce qu’il fallait. Mes joueurs et moi sommes satisfaits du travail abattu et du résultat obtenu.

L’Algérie égalise à moins d’une minute de la fin des prolongations. Comment le manager sélectionneur que vous êtes se sent-il à ce moment précis là ?

C’est difficile parce que nous ne nous y attendions pas. Et parce qu’ayant joué plus de 110 minutes, les joueurs présentaient des signes manifestes de fatigue. Nous avons perdu un réflexe au moment du corner , ce qui nous a mis en danger . Mais le message que je tiens à mes joueurs depuis que je suis avec eux, est que la compétition se gagne sur le plan mental. Et je leur fais comprendre qu’il ne faut rien lâcher.

Et jusqu’à la dernière minute, ils ont démontré qu’ils étaient prêts, et qu’ils refusaient cette défaite [le score 1-1 à moins d’une minute de la fin des prolongations éliminait le Cameroun battu 0-1 à l’aller, NDLR]. Ils n’avaient pas d’explications ! Ces joueurs ont réalisé quelque chose qui, pour nous, est mémorable. Ils ont été héroïques.

Vos joueurs ont été altruistes durant toute la rencontre de ce 29 mars 2022contre l’Algérie. Etes-vous d’avis avec ceux qui pensent que le gardien de but, André Onana, est le sauveur du Cameroun et l’homme du match ?

Evidemment ! Mais il est là pour ça. Nous savons qui il est et ce qu’il vaut. Il fait partie des joueurs cadres de notre sélection, ceux qui ont une expérience de ce genre de match et de pareilles situations. Je pense que ce soir, il n’a que fait son job. Ces derniers mois, il a été très souvent critiqué par de nombreuses personnes. On lui reproche notamment de manquer d’attention. Il a démontré, ce soir, qu’il reste un humain ; et qu’en même temps, il reste à la dimension de ce qu’on attend de lui.

Les Lions viennent de se qualifier. Dans l’immédiat, quels sont les chan- tiers du manager sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun ?

Donnez-nous déjà le temps de savourer notre qualification pour le Qatar . Mais pas pour longtemps. Comme vous le savez, le calendrier international est assez chargé. Or, je ne suis arrivé à la tête de la sélection nationale qu’il y a quelque temps. Mais il faut déjà entrer dans le travail. Dès le mois de juin prochain, nous avons les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations. Et le Cameroun aura à disputer quatre rencontres. Le chantier a commencé. Nous allons poursuivre la tâche entamée.

Déjà, félicitations pour les championnats camerounais qui ont repris. Ce serait bien que des joueurs locaux appelés en équipe nationale se frottent aux joueurs professionnels pour que nous puissions avoir beaucoup plus de matière. Je pense que le temps qui nous sépare de notre prochaine sortie va nous permettre de mieux nous organiser , mais aussi de détecter de nouveaux talents qui vont apporter une autre énergie à cette équipe déjà en place. Le travail a vraiment commencé.

Au terme de cette rencontre des barrages retour, avez-vous échangé avec votre homologue algérien, Djamel Belmadi ? Si oui, qu’est-ce que vous vous êtes dit ?

Il est très déçu. Au terme de la rencontre, nous avons échangé juste une accolade. Après, nous nous connaissons très bien : nous avons joué lorsque nous étions en activité. Nous avons évolué ensemble du côté de l’Angleterre. Il est respectueux. Et je tiens à le féliciter pour le travail qu’il abat. Je vais néanmoins vous confier que je suis très content du résultat obtenu ce soir par mes joueurs et moi car très peu de personne nous attendait là.

On ne nous voyait pas. Les gens parlent très souvent d’expérience. J’aimerais comprendre : c’est quoi l’expérience ? Va-t-on dire, aujourd’hui, que j’ai de l’expérience après être venu à bout de l’Algérie de Djamel Belmadi ? Nous pratiquons un métier où tout parait facile. Ce n’est malheureusement pas le cas. Mais comme le dit la sagesse africaine, « ce n’est qu’à force de forger, qu’on devient forgeron ».

Le Messager

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