Au cours d’une conférence de presse organisée le 21 juin 2023 à Yaoundé, la capitale camerounaise, Joseph Lé, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, a expliqué l’augmentation du nombre de postes ouverts en 2023 à la Fonction publique, en dépit de la politique de rationnement des recrutements mise en œuvre depuis quelques années par le gouvernement.
« Ce relèvement est consécutif à la prise en compte de certains besoins spécifiques en personnels, exprimés par les administrations au regard de leurs cadres organiques, en adéquation avec les objectifs poursuivis dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement (SND30) », explique le membre du gouvernement.
En effet, suivant les instructions du chef du gouvernement à lui transmises par le secrétaire général des services du Premier ministre, le 6 juin 2023, le ministre Lé a signé le 12 juin 2023, une série d’arrêtés portant ouverture de concours d’entrée à la Fonction publique, pour un total de 2 235 postes.
Ce nombre est largement supérieur au moins de 1 000 postes ouverts au cours de l’année 2022. Cette année-là, le Cameroun a enregistré le nombre d’agents publics recrutés le plus bas depuis 2018. En effet, une compilation des chiffres officiels révèle que 1 536 postes avaient été ouverts en 2021, contre 3 700 places pourvues en 2020, et respectivement 5 411 et 5 179 postes ouverts en 2019 et 2018.
La réduction des recrutements à la Fonction publique camerounaise, selon les officiels, est consécutive à la nécessité de maîtriser la masse salariale de l’État, qui devient insoutenable suite aux recrutements massifs effectués au cours des 10 dernières années. Entre l’année 2012 et 2021, cette masse salariale est par exemple passée de 706,1 milliards de FCFA à 1 080,1 milliards de FCFA, selon les chiffres du ministère des Finances.
Mieux, depuis plus de 10 ans, cette masse salariale est largement au-dessus du ratio de soutenabilité (rapport entre le volume des recettes fiscalo-douanières collectées au cours d’une année et les dépenses des personnels de l’État, NDLR) fixé à un maximum de 35% dans le cadre des critères de surveillance multilatérale édictés par la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale).
Selon les prévisions du gouvernement, la rationalisation des recrutements devrait encore s’intensifier au cours des prochaines années. Avec notamment le gel projeté de l’intégration systématique à la Fonction publique des diplômés des écoles normales supérieures (ENS), qui constituent généralement le gros des effectifs recrutés chaque année. […]Lire la suite