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Présidentielle 2025 : la société civile alerte contre la désinformation et la haine

Une coalition de 16 organisations de la société civile (OSC) camerounaises a signé une déclaration appelant les autorités camerounaises à « lutter contre la désinformation et les discours de haine pendant les élections au Cameroun ».

Ce document de quatre pages a été signé par diverses organisations, dont Civic Watch Cameroon, Paradigm Initiative et Sisterspeak237, entre autres.

Selon le Dr Ngala Desmond de Civic Watch Cameroon, cette déclaration a été publiée car « à l’approche des élections au Cameroun cette année, nous avons lancé une campagne visant à examiner les actions concertées menées par la plupart, voire la totalité, des parties prenantes dès l’année dernière. »

Le Dr Ngala a déclaré : « Notre objectif n’était pas de nous présenter comme des syndicats stratifiés, mais de veiller à ce que tous ceux qui sont ici participent à la discussion afin que les discours de haine, la désinformation et l’incitation à la violence soient efficacement atténués par les Camerounais, tant au pays qu’à l’étranger.

Nous avons tous la responsabilité de promouvoir la paix, la coexistence pacifique et le respect, que ce soit par le biais de contenus en ligne, de discussions au sein de nos communautés ou des médias, et c’est pourquoi nous avons décidé de réunir les parties prenantes. »

La coalition exhorte les institutions étatiques à appliquer les lois existantes contre les discours de haine et la désinformation de manière juste et transparente.

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Parallèlement, elle met en garde contre les tactiques autoritaires telles que les coupures d’Internet, les arrestations arbitraires ou la répression des médias, qui ont entaché les précédentes élections au Cameroun.

Le groupe a émis une série de recommandations, notamment :

  • Au gouvernement : appeler les autorités à appliquer la loi équitablement pour poursuivre les incitations et la désinformation, tout en évitant les réponses disproportionnées telles que les coupures d’Internet ou les arrestations de voix dissidentes.
  • Aux médias : les journalistes doivent revenir à un journalisme éthique et s’engager à couvrir des sujets de paix, en évitant les contenus clivants ou non vérifiés.
  • Aux partis politiques : ils doivent éviter les discours incendiaires et privilégier l’unité nationale aux intérêts politiques à court terme.
  • Aux influenceurs des réseaux sociaux : rejeter la manipulation et la désinformation, et utiliser leurs plateformes pour promouvoir l’inclusion et le calme.
  • Aux citoyens : vérifier les informations avant de les partager, résister à la désignation de boucs émissaires ethniques et promouvoir un dialogue pacifique.
  • Aux plateformes numériques : soutenir la modération locale et collaborer avec les acteurs communautaires pour lutter contre les discours de haine.

À l’approche du scrutin d’octobre, qui s’annonce comme l’un des plus attendus et des plus tendus de ces dernières années, la coalition avertit que le parcours démocratique du Cameroun pourrait être compromis si des mesures urgentes ne sont pas prises.

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« La signature de cette déclaration coïncide avec la Journée internationale contre les discours de haine (célébrée chaque année le 18 juin), journée instituée par l’ONU. Elle est pertinente car c’est la première fois que la société civile se mobilise pour mettre en garde contre les dangers des discours de haine au Cameroun », a ajouté Ngala.

Alors que le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, approche de ce qui pourrait être sa dernière élection, ou la plus contestée, le climat politique est tendu. L’appel de la coalition est donc non seulement opportun, mais nécessaire.

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