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Pourquoi la Guinée Equatoriale est méfiante envers les étrangers

Les polémiques et les critiques politiquement orientées sont mal venues et ne sauraient en aucune façon constituer un gage de solidarité et de compassion.  

En effet au nom des principes cartésiens du droit international vérifiés par la pratique diplomatique courante, les Etats sont libres, entièrement et pleinement libres, de déterminer les termes de références d’entrer et de séjour des étrangers sur leur territoire. Même s’ils sont tenus de respecter le standard minimum de civilisation et de se conformer aux principes fondamentaux des conventions internationales relatifs aux droits des gens, ils conservent la latitude de dire et de juger, sous réserve de toute mise en cause prouvée, soutenue et documentée, à quel moment ils mettent fin au statut de résident temporaire ou permanent d’un étranger et de reconduire celui-ci hors des frontières. 

Le gouvernement de la république voisine de Guinée équatoriale a entrepris depuis le 20 octobre 2022, l’expulsion de certains de nos compatriotes présents sur son territoire. Cette expulsion qui se fait dans des conditions susceptibles de donner lieu à quelques contestations, n’est du reste pas la première fois et revêt d’ailleurs après analyse, un caractère cyclique quinquennal.

Tous les cinq ans donc, des étrangers sans distinction de nationalité, de race, de religion ou de fortune sont expulsés de ce pays pour divers motifs tantôt individuels et personnalisés et tantôt collectifs.

Outre le syndrome d’envahissement connu qui caractérise l’approche des petits pays lorsqu’il s’agit de légiférer et de statuer sur les rapports de toute nature avec les étrangers, il convient de prendre en considération les critères de proximité, de performance de l’économie nationale et de sécurité.

Dans le cas d’espace, la république de Guinée équatoriale est un tout petit pays d’à peine un million d’habitant, disposant du PIB le plus élevé du continent par habitant et doté d’infrastructures modernes ingénieusement réalisées avec la furie des pétrodollars dans la décennie 1990 – 2000.

Le pays est cependant entré en crise économique profonde et a été contrainte de stopper les investissements, de revoir ses dépenses ainsi que l’ensemble de ses politiques d’accueil. Cette situation a pour première conséquence, l’accroissement de la méfiance envers les étrangers, surtout que plusieurs tentatives de déstabilisation mettant en cause les étrangers ont été mise à jour ces dernières années.

Le MPDR note, ce qui doit être pris en compte, que la communauté camerounaise demeure la plus importante communauté étrangère dans ce pays, devant la communauté nigériane, sénégalaise, malienne, libanaise, espagnole, congolaise, burkinabé et marocaine. Le commerce entre nos deux pays est substantiel et le flux des populations donnant lieu à une activité transfrontalière est considérable.

Le MPDR rappelle, que pendant une quinzaine d’années, le plus haut représentant du Cameroun sur place, a été extrêmement négatif, peu professionnel et travaillant presque à l’envers des intérêts nationaux réels de notre pays.

Cette situation a aujourd’hui changé radicalement avec l’arrivée d’un ambassadeur plus professionnel, patriote, fermement engagé à défendre les intérêts nationaux et entretenant des rapports extraordinairement bons, productifs et protecteurs avec la communauté et la chancellerie.

Le MPDR tout en respectant le droit souverain de la République de Guinée équatoriale de prendre toute décision conforme à ses intérêts nationaux dans la gestion des étrangers présents sur son territoire à un titre ou à un autre, regrette néanmoins très vivement, la manière ainsi que l’absence de toute concertation ou harmonisation avec les partenaires de la sous-région, au regard des conventions consacrées relatives à la circulation des personnes et des biens. Même en admettant l’existence incontestable des sans-papiers, il demeure inacceptable de les soumettre à des brutalités inhumaines de même qu’à la confiscation de leurs biens légitimement acquis dans certains cas.

Le MPDR félicite l’ambassadeur du Cameroun, SEM Jean Claude Owono Menguele, et martèle que ce dernier s’est déployé dans la situation actuelle avec professionnalisme, promptitude, compassion et solidarité active.

Le Gouvernement camerounais devrait néanmoins inscrire à l’ordre du jour de la prochaine rencontre de haut niveau, la question du respect scrupuleux des arrangements conventionnels sous régionaux en matière de circulation des personnes. Ce faisant, nous sommes solidaires de nos compatriotes victimes, ainsi que de notre diplomatie./.

SHANDA TONME
30 Octobre 2022
Président, Médiateur universel

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