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Police municipale : « Paul Biya a mis un terme à la cacophonie »

Boniface Noah, ancien préfet, auteur de « La police municipale au Cameroun ».

Mardi dernier, le chef de l’Etat a signé un décret fixant les modalités d’exercice de la police municipale. Quels premiers enseignements peut-on tirer de ce texte ?

Ce décret arrive à point nommé. La police municipale, qui est une police administrative, est un important outil à la disposition et sous l’autorité du maire. Ses missions contribuent, en dehors de la prévention des troubles à l’ordre public, à la concrétisation des politiques publiques locales. Avec les modalités de fonctionnement clairement définies, elle va par exemple aider à améliorer le niveau de recouvrement des recettes des collectivités territoriales.

Ce texte vient mettre un terme à la navigation à vue dans le déploiement que l’on a connu jusqu’alors de la police municipale. Il permet désormais d’éviter des altercations nombreuses et parfois très violentes, entre les agents de la police municipale et les administrés. Un terme est ainsi mis à la cacophonie observée. Fin de la navigation à vue également pour la qualité des tenues des agents de la police municipale.

On a souvent vu par le passé des désaccords entre les maires et les préfets, mais aussi entre les mairies et les communautés urbaines concernant cette question de police municipale. Peut-on dire que ce type de problème ne pourra plus exister ?

Difficile de répondre de manière péremptoire. Les conflits au sein de l’administration publique ont généralement deux causes la compréhension des textes ou leur interprétation et les problèmes de personnes. Il peut arriver que ce soit les deux à la fois. De mon point de vue, les attributions des uns et des autres étant clairement définies, il ne devrait pas y avoir de problème.

Les attributions du maire en matière de police municipale, en dehors de quelques précisions apportées par ce décret, sont connues depuis les premières lois de décentralisation (22 juillet 2004) et reprises par le Code général des collectivités territoriales décentralisées de décembre 2019. Il en est de même du rôle du représentant de l’Etat qu’est le préfet.

Quant aux brouilles entre les communes d’arrondissement et les communautés urbaines sur cette matière, le décret a posé des jalons à l’article 9. Il est clairement dit que dans les agglomérations concernées, le service de police municipale est assuré, soit par les agents de la communauté urbaine, soit par ceux des communes d’arrondissement et qu’en tout cas, les services concernés ne peuvent être créés sans une concertation préalable entre les deux.

Dans les villes et les communes où il y a des expériences de police municipale, on a souvent noté des rixes avec la population. A la lecture de ce décret peut-on affirmer que ces rapports vont s’améliorer ?

Je voudrais être optimiste. Oui, les rapports vont s’améliorer dans la mesure où le décret du président de la République a un important effet. Il est psychologique des deux côtés, chez les agents communaux chargés de la police municipale et au sein de la population.

Les premiers sont ragaillardis du fait que leur travail soit pris en compte par le sommet de l’Etat et la population rassurée du caractère officiel de la police municipale et de ses nouvelles méthodes à venir. Dans tous les cas, le professionnalisme des agents de police municipale est le gage des bons rapports avec la population.

Cameroon Tribune

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