L’économie camerounaise a besoin d’un nouveau souffle et seul un changement de paradigme patronal permettra au secteur privé d’accélérer sa transformation structurelle. Tel est le fil d’ariane du Think Do Thank The Okwelians qui a initié une série d’atelier-débats sur la refondation du Patronat camerounais.
Alors que le débat actuel tourne autour de la « fusion absorption » et la « fusion création » entre le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et les Entreprises du Cameroun (Ecam), le Think Do Thank The Okwelians a choisis de mener des réflexions sur la refondation du patronat camerounais. C’est dans ce cadre que s’est tenu le 24 juin 2023 à La Vallée de Bana, à Bana, dans la Région de l’Ouest, le deuxième Atelier de son cycle de débats sur la refondation du Patronat camerounais sur le thème : « Repenser la représentativité des organisations patronales au cœur de l’économie camerounaise ».
Cet atelier était l’occasion pour les économistes, chefs d’entreprises et experts de repenser la représentativité territoriale, catégorielle ou encore sectorielle du Patronat camerounais à l’aune des spécificités actuelles du tissu économique camerounais, mais surtout des ambitions fixées à travers la Stratégie Nationale de Développement 2030 baptisée SND30 ; l’objectif étant de bâtir à terme un Patronat plus inclusif.
Dr. Jean-Marie Biada, expert consultant Onudi, a plaidé pour un patronat « tandemisé » qui aurait à sa tête un président préoccupé par les grandes entreprises et un vice-président plus orienté vers les petites et moyennes entreprises (Pme).
« A mon sens, l’environnement camerounais actuel mériterait un Patronat tandémisé. Au niveau de la base, nous avons les Pme. C’est une problématique assez sensible que le Cameroun a dû élaborer la loi du 10 avril 2010 portant promotion des Pme, modifiée et complétée en juillet 2015 pour pouvoir parler de la très petite entreprise, petite entreprise, moyenne entreprise. Ce n’est d’ailleurs pas le cas pour la grande entreprise.
Selon cette loi, la définition de la grande entreprise existe déjà. C’est-à-dire si vous faites un chiffre d’affaires annuelles hors taxe supérieure à trois milliards, et que vous avez des effectifs salariés supérieurs à 100, vous êtes une grande entreprise. Mais pour ce qui est de la Pme, il fallait lui apporter un encadrement tout particulier. Si nous parlons de la grande entreprise, elle a déjà sa faîtière : Gicam », a-t-il précisé.
Pour Joël Sikam, chef d’entreprise, « des lacunes que nous pouvons résoudre pour améliorer notre économie sont sur plusieurs ordres. Le Cameroun est aujourd’hui industrialisé à moins de 5%. L’industrie étant la création des valeurs. On voit les industries qui ferment tous les jours au détriment des importations. Je milite aujourd’hui pour la refondation. Faisant effet de masse, nous pouvons plus influencer les décisions des pouvoirs publics pour défendre notre économie et notre écosystème ».
Mobilisant des décideurs publics, autorités traditionnelles, chefs d’entreprises, experts, universitaires, étudiants, leaders de la société civile, le cycle d’atelier-débats du Think Do Thank The Okwelians a pour ambition d’atteindre un triple objectif :
- animer et faire circuler les savoirs innovants et empiriques pour dresser un état des lieux du patronat camerounais à l’aune des défis structurels et conjoncturels que traverse le pays;
- faire émerger, par la force de l’intelligence collective, des propositions pertinentes susceptibles d’aider à la refondation durable du patronat camerounais ; et enfin
- mobiliser et engager les acteurs économiques et politiques pertinents autour de la dynamique de refondation.
Fondé en février 2020 et présidé par Jacques Jonathan Nyemb, The Okwelians est un Think Do Tank réunissant une communauté de près de 550 personnes dont 220 membres actifs et sympathisants, Camerounaises et Camerounais, répartis sur quatre continents et désireux de promouvoir une culture d’innovation sociale au Cameroun.
The Okwelians a la conviction qu’en mettant en commun les expériences et les compétences de chacune et de chacun dans un esprit constructif, ambitieux, et bienveillant, nous pouvons contribuer positivement à transformer le Cameroun, l’Afrique et le monde.