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Nord-Ouest : le Chef Traditionnel de Kikaikelaki accusé de complicité avec les séparatistes

Kumbo

Kinkoh Eric Dzekem, chef traditionnel de Kikaikelaki, fait face à de graves accusations de collusion avec des groupes séparatistes dans la ville de Kumbo, située dans le département du Bui, une zone en proie au conflit dans la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun.

Ces accusations sont formulées dans une lettre datée du 10 septembre 2024, émise par le Préfet du Bui, Menyong Sunday Gilbert, qui reproche au chef Dzekem d’avoir défié les institutions étatiques ainsi que le système traditionnel Nso, perturbant ainsi l’ordre public.

Les allégations remontent à 2023, lorsque M. Dzekem s’était engagé à cesser toute implication avec les groupes séparatistes après avoir été interpellé pour des faits similaires. Cependant, il est accusé d’avoir poursuivi ses activités controversées, notamment en se proclamant « Fon » de Ngomantse, une décision considérée comme une violation de la hiérarchie traditionnelle du royaume Nso.

Sa décision de se présenter publiquement avec le trône royal de Kikaikelaki, un privilège normalement réservé au chef suprême des Nso, a exacerbé les tensions.

Parmi les accusations portées contre M. Dzekem figure l’autorisation d’un événement impliquant des mascarades à son palais en novembre 2023, prétendument organisé par des séparatistes ambazoniens. Malgré ses engagements antérieurs à cesser ces activités, les autorités l’accusent d’avoir continué à collaborer avec les séparatistes, notamment lors d’un incident survenu le 8 juin 2024, où il aurait dirigé un convoi escorté par des combattants séparatistes armés à travers la place de Kumbo jusqu’au palais de Ndzeen.

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Le dernier incident en date, survenu le 9 septembre 2024, a vu le chef Dzekem et des membres des sociétés traditionnelles Nwerong et Ngiri visiter Vekovi, où ils auraient été chaleureusement accueillis par des séparatistes armés.

Pour les autorités, cet événement s’inscrit dans une stratégie visant à installer des chefs loyaux à la cause séparatiste, affaiblissant ainsi l’influence du royaume Nso et sapant les efforts du gouvernement pour rétablir la paix et l’unité dans la Division du Bui.

Ce n’est pas la première fois qu’un chef traditionnel de la région est accusé de collusion avec les séparatistes. En juin 2023, le Préfet Menyong avait également accusé le Fon de Mbiame de soutenir les séparatistes, compromettant ainsi le retour à la normale dans la Division du Bui.

Le Fon de Mbiame avait alors été sommé de s’expliquer sous 48 heures, tout comme M. Dzekem. Toutefois, plus de 48 heures se sont écoulées depuis la sommation adressée à ce dernier, et aucune décision finale n’a encore été communiquée par le bureau du Préfet.

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Cette affaire pourrait servir d’avertissement à d’autres autorités traditionnelles soupçonnées de complicité avec les mouvements séparatistes, alors que la région du Nord-Ouest continue de faire face à une crise sécuritaire persistante.

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