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Nord-Ouest : la ministre Mbah Acha Rose accusée de manipulation électorale dans la Momo

Des allégations de fraude électorale ont émergé dans le département de la Momo, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, et les regards se tournent de plus en plus vers Mbah Acha Rose Fomundam, ministre déléguée à la Présidence chargée du Contrôle supérieur de l’État et cheffe de la délégation permanente du RDPC.

Elle est accusée d’avoir influencé les votes en faveur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, lors de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.

La campagne d’une ministre sous le feu des critiques

Pendant la période de campagne, la ministre Mbah Acha Rose a mené plusieurs rassemblements à travers la Momo, notamment à Batibo, où elle a exhorté les militants à « faire preuve de loyauté en participant massivement au vote », présentant le président Paul Biya comme « le garant de la paix et de la stabilité ».

« Nous sommes venus ici pour poursuivre notre campagne de sensibilisation auprès de notre population, pour les encourager, malgré la situation de ville morte, à sortir et à voter massivement pour notre champion, le président Paul Biya, qui est le président du parti du développement, un parti qui unit », a-t-elle déclaré à des partisans enthousiastes à Batibo.

Cependant, les critiques affirment que les chiffres ne correspondent pas. Malgré les informations selon lesquelles ses rassemblements ont attiré moins de 500 personnes, les résultats officiels attribuent au RDPC plus de 5 000 voix rien qu’à Batibo – un écart que les organisations de la société civile qualifient d’« statistiquement impossible ».

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Un historique de controverses électorales à Momo

Ce n’est pas la première fois que le département de la Momo est entachée par des controverses électorales. En mars 2018, lors des élections sénatoriales camerounaises, une caméra de surveillance cachée a été découverte à l’intérieur du bureau de vote de l’école maternelle publique de Mbengwi, en violation directe du code électoral, qui garantit le secret du vote.

L’objectif, camouflé avec du carton rose, aurait été installé au-dessus de l’isoloir et relié à un serveur dissimulé dans le plafond. Il n’a été découvert qu’après qu’un conseiller vigilant a remarqué un câblage inhabituel, provoquant le chaos sur place et une suspension temporaire du vote.

Parmi les hauts fonctionnaires qui se sont rendus à Mbengwi figuraient le gouverneur Adolphe Lele Lafrique, le défunt président Ni John Fru Ndi, le défunt député Mbah Ndam, et notamment la ministre Mbah Acha Rose, qui était présente lorsque les tensions ont éclaté.

Bien que le vote ait repris par la suite, aucune explication officielle n’a jamais été fournie. À ce jour, aucun rapport public n’a permis d’identifier l’auteur de l’autorisation d’installation du dispositif de surveillance.

Allégations de manipulation

Les acteurs politiques et les observateurs locaux établissent désormais des parallèles entre l’incident de 2018 et les élections de 2025, suggérant un schéma de manipulation et de contrôle au sein du système électoral de la Momo.

Les organisations de la société civile ont réitéré leurs appels à une enquête indépendante sur ces deux événements, affirmant que la confiance dans le processus électoral ne peut être rétablie sans une transparence et une responsabilité totales.

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Irrégularités électorales en pleine crise

Le département de la Momo reste l’une des régions les plus touchées par la crise anglophone, où l’insécurité et les confinements imposés par les groupes armés ont créé des conditions, selon les observateurs, propices à la manipulation des électeurs.

Dans un tel contexte, la participation électorale aurait été fortement réduite, pourtant le RDPC aurait enregistré des scores écrasants dans plusieurs bureaux de vote – un résultat que beaucoup jugent invraisemblable.

L’absence de contrôle crédible, conjuguée à la persistance d’irrégularités non résolues, continue de soulever des questions pressantes quant à la légitimité du scrutin et au rôle des figures politiques influentes dans la détermination de son issue.

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