Le récent scandale entourant les résultats du concours d’entrée à l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (Eamau) met en lumière les pratiques de népotisme systémique qui persistent dans le secteur de l’architecture et de l’urbanisme au Cameroun. Les résultats publiés pour la session 2022 ont suscité l’indignation et la colère de l’opinion publique, car ils révèlent une préférence marquée pour les candidats de la région de l’Ouest, d’où est originaire la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès.
Ce n’est pas la première fois que les résultats du concours d’entrée à l’Eamau sont contestés. En 2018, l’ancien ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Jean Claude Mbwentchou, avait également été critiqué pour des résultats qui favorisaient largement les candidats de la région de l’Ouest. Cette tendance persistante soulève des questions sur l’équité et l’objectivité du processus de sélection.
En favorisant systématiquement les candidats de sa région d’origine, la ministre Ketcha Courtès alimente les soupçons de favoritisme et de partialité. Cette pratique de népotisme a des répercussions importantes sur le secteur de l’architecture et de l’urbanisme au Cameroun. Les architectes et urbanistes de la région de l’Ouest bénéficient d’un contrôle quasi-monopolistique des bureaux d’études, des cabinets et des entreprises opérant dans le secteur, ce qui leur assure un avantage concurrentiel significatif pour remporter les commandes publiques.
Cette situation est préoccupante, car elle va à l’encontre de la politique de non-exclusion prônée par le président de la République, Paul Biya. En tant que ministre de la République, Célestine Ketcha Courtès est chargée de promouvoir et de défendre cette politique, mais les résultats du concours d’entrée à l’Eamau révèlent une préférence claire pour sa région d’origine.
Il est essentiel de remédier à cette situation afin de garantir l’équité et l’objectivité dans le processus de sélection des candidats à l’Eamau. Des mesures doivent être prises pour prévenir le népotisme et favoriser la diversité géographique des étudiants admis dans cette prestigieuse institution académique. Seul un système de sélection transparent et équitable permettra de promouvoir l’excellence et de renforcer le secteur de l’architecture et de l’urbanisme au Cameroun.