Lors de son premier discours officiel aux journalistes au Vatican, le pape Léon XIV a lancé un appel pressant à la libération des journalistes emprisonnés dans le monde entier, soulignant le rôle essentiel des médias dans la défense de la vérité et de la dignité humaine.
Ces propos interviennent dans un contexte d’inquiétude croissante face au déclin de la liberté de la presse à travers le monde, notamment dans des pays comme le Cameroun, qui demeure l’un des environnements les plus répressifs pour les journalistes en Afrique.
Le pape appelle à la protection de la liberté de la presse
S’exprimant dans la salle Paul VI, le nouveau chef de l’Église catholique s’est dit « solidaire des journalistes emprisonnés pour avoir recherché et rapporté la vérité », ajoutant que « leurs souffrances interpellent la conscience des nations et de la communauté internationale ».
Le pape Léon XIV a décrit la liberté de la presse comme un « don précieux » qui doit être protégé et a appelé les journalistes à éviter de contribuer à la division sociale. « Nous n’avons pas besoin d’une communication forte et percutante », a-t-il déclaré. « Mais plutôt d’une communication capable d’écouter et de recueillir la voix des faibles qui n’ont pas de voix. »
Il a mis en garde contre les responsabilités éthiques qui accompagnent les technologies émergentes, affirmant que l’intelligence artificielle exige « responsabilité et discernement » pour le bien de l’humanité tout entière.
Le Cameroun parmi les pires contrevenants d’Afrique
L’appel du pape résonne fortement en Afrique centrale, où le Cameroun continue d’être mal classé dans les indices mondiaux de la liberté de la presse. Il a mis en garde contre les responsabilités éthiques qui accompagnent les technologies émergentes, affirmant que l’intelligence artificielle exige « responsabilité et discernement » pour le bien de l’humanité tout entière.
Malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles les journalistes exercent « en toute liberté et sécurité », les organismes de surveillance internationaux présentent une version différente. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a identifié le Cameroun comme le deuxième pays d’Afrique où les journalistes sont emprisonnés le plus, derrière l’Érythrée.
En 2024, au moins cinq journalistes camerounais étaient toujours derrière les barreaux, dont beaucoup avaient été condamnés en vertu de lois visant à étouffer l’activité de la presse.
Parmi les cas notables, on peut citer l’emprisonnement d’Amadou Vamoulké, Kingsley Fomunyuy Njoka, Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad en raison de leur activité professionnelle. D’autres, comme Samuel Wazizi et Martinez Zogo, sont morts dans des circonstances suspectes, ce qui a suscité la condamnation des groupes de défense des droits humains.
Pluriel médiatique vs. Liberté de la presse
Les autorités camerounaises continuent d’affirmer que l’existence de centaines de médias enregistrés témoigne de la liberté de la presse. Cependant, les critiques affirment que ce pluralisme médiatique masque un environnement répressif dans lequel les journalistes sont confrontés à des arrestations arbitraires, à la censure et à la violence.
Dans son discours, le pape Léon XIV a indirectement abordé ces contradictions, exhortant les institutions médiatiques à servir la vérité et la justice plutôt que le pouvoir ou la partisanerie. « Les médias doivent veiller à ce que le « don précieux » de la liberté d’expression soit protégé », a-t-il déclaré.
Contexte mondial : déclin de la liberté de la presse
À l’échelle mondiale, la situation de la liberté de la presse continue de se dégrader. En 2024, le CPJ a signalé que les autorités avaient emprisonné 361 journalistes, soit l’un des chiffres les plus élevés jamais enregistrés. Le classement mondial de la liberté de la presse 2025 qualifie pour la première fois l’environnement médiatique mondial de « difficile », en raison de la montée des menaces, de l’instabilité financière et de la censure.
Le discours du pape reflète donc les inquiétudes croissantes face à l’érosion des droits des journalistes et souligne l’importance de collaborer avec les gouvernements, la société civile et les organismes internationaux pour préserver la liberté d’expression.
Un message d’unité et de responsabilité
En conclusion, le pape Léon XIV a rappelé aux journalistes leur pouvoir de façonner la société par une communication responsable. « Dites non à la guerre des mots et des images », a-t-il déclaré, appelant à des médias qui amplifient les voix des personnes non entendues et contribuent à la paix plutôt qu’à la polarisation.
Le Cameroun et d’autres pays font désormais l’objet d’une surveillance accrue concernant leur traitement des journalistes. À ce titre, le message du pape rappelle à point nommé que défendre la vérité et la liberté de la presse n’est pas seulement une responsabilité pour les journalistes, mais aussi une obligation morale.
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