Suite au coup d’État survenu le 26 juillet 2023 au Niger, les troupes françaises et leur matériel ont été contraints de quitter le pays. Dans leur parcours de retour vers la France, elles ont emprunté le chemin à travers le Tchad et le Cameroun. Cette opération complexe, malgré les risques d’attaques djihadistes, a été réalisée avec succès grâce à la coopération entre les différents pays.
Le convoi, composé de 1 400 soldats français et de 2 000 conteneurs de matériel, a parcouru une distance d’environ 3 000 km pour rejoindre Paris. Après huit jours de passage au Niger, le convoi est entré au Tchad le jeudi 19 octobre, sous escorte de l’armée locale. Le président de Transition tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, récemment en visite en France, a offert un corridor sécurisé pour faciliter le rapatriement des troupes françaises.
À N’Djaména, certains militaires français ont pris l’avion en direction de Paris, tandis que le convoi de matériel militaire s’est dirigé vers le Cameroun, accompagné par l’armée tchadienne. Étant donné que le Niger et le Tchad ne disposent pas d’accès à la mer, les équipements seront transportés jusqu’au port autonome de Douala, où ils seront ensuite embarqués à destination de la France.
Pour faciliter cette opération logistique complexe, la République française a entamé des démarches avec le Tchad, un pays ami. Lors de la visite du président de Transition tchadien à Paris les 17 et 18 octobre derniers, Mahamat Idriss Déby Itno et Emmanuel Macron ont discuté de la question. De même, au Cameroun, le président Paul Biya a reçu le nouvel ambassadeur de France accrédité au Cameroun le 19 octobre 2023, au Palais de l’Unité. La question du transit des matériels militaires français par le Cameroun a été abordée lors de cette rencontre.
Thierry Marchand, porte-parole du chef d’État-major français, a déclaré lors d’une conférence de presse que les troupes françaises quittaient progressivement le Niger, par avion et par route. Il a également mentionné la possibilité que ces forces transitent par le Cameroun pour rejoindre le port de Douala, qui est le port naturel de la région. Les démarches entreprises avec le Cameroun visent donc à permettre à la France de faire passer son convoi militaire par le territoire camerounais. Il convient de noter que les accords militaires en vigueur entre les deux pays depuis 2021 ne prévoient actuellement que la formation des officiers inscrits à l’École supérieure internationale de guerre de Yaoundé.
Le rapatriement des troupes françaises après leur expulsion du Niger constitue une opération logistique complexe, mais grâce à la coopération entre le Tchad, le Cameroun et la France, elle a été réalisée avec succès. Cette situation souligne l’importance des relations bilatérales entre les pays et leur volonté de collaborer pour garantir la sécurité et la stabilité régionales.