fbpx

Cameroun Actuel

La cybercriminalité a coûté 12,2 milliards de F à l’économie camerounaise en 2021

Les méthodes camerounaises très critiquées, face à cette menace qui plombe le développement de l’économie numérique, nécessitent de s’arrimer aux standards internationaux.

Simple paranoïa ou crainte justifiée ? Le Cameroun est-il sur le point de devenir un eldorado pour la cybercriminalité qui, selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), aurait entraîné des pertes financières de 12,2 milliards de F à l’économie camerounaise en 2021 ?

À en croire certains rapports plutôt alarmistes, les risques sont réels. La cybercriminalité est devenue l’une des formes de délinquance qui connaît actuellement la croissance la plus forte au Cameroun. De plus en plus de malfaiteurs exploitent la rapidité, la fonctionnalité des techniques modernes, ainsi que l’anonymat qu’elles permettent pour commettre des infractions.

Ces particularités criminogènes de la cybercriminalité ont vite entraîné un bouleversement de l’ordre pénal classique dont les réponses traditionnelles et permanentes, conçues et élaborées pour un environnement matérialisé et national, se sont vite révélées inappropriées et inadaptées pour saisir cette nouvelle réalité de l’ère numérique. Raison pour laquelle le pays est engagé à renforcer son dispositif de répression.

La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a défendu devant la représentation nation, le 25 mars, le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier la convention de Budapest sur la cybercriminalité, signée en novembre 2001. D’après l’exposé du membre du gouvernement, la ratification de cette convention permettra au Cameroun de s’arrimer aux standards internationaux en matière de lutte contre la cybercriminalité.

Concrètement, explique Libom Li Likeng, en plus de permettre au Cameroun «de revoir et de mettre à niveau (sa) loi sur la cybercriminalité pour définir davantage les actes de cybercriminalité et les identifier, afin que les juges soient mieux outillés pour les sanctionner», la convention de Budapest permettra au pays de « bénéficier d’un échange d’expérience et d’un accompagnement des grands hébergeurs» dans la traque des cybercriminels. «Vous voyez, s’il y a un problème (actuellement), Google, Amazon, Facebook… ne peuvent pas coopérer pour nous donner des informations », fait remarquer ce membre du gouvernement.

Cadre législatif pas encore à la hauteur

La révolution numérique n’a pas seulement bouleversé les économies et le fonctionnement des bourses du monde entier . Elle a aussi accru la délinquance dont les auteurs savent tirer profit des réseaux informatiques. Le législateur camerounais a essayé de s’adapter et de créer une nouvelle loi pour sanctionner cette nouvelle forme de criminalité.

Bien que de nombreux observateurs affirment que l’arsenal répressif camerounais en matière de lutte contre la cybercriminalité est plutôt incomplet, que ce soit pour les règles générales transposables aux délits commis sur Internet, ou pour les règles nouvelles conçues pour sanctionner les délits spécifiques sur Internet. « Le problème, c’est que le pays a déjà beau- coup de problèmes économiques et que, dans la définition des priorités, la cybercriminalité reste une préoccupation relativement marginale », explique l’analyste Germain Nnanga.

En introduisant le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier la convention de Budapest sur la cybercriminalité, le Cameroun s’engage sur la voie d’une régulation juridique et éthique d’un domaine jusqu’alors abandonné, pour le meilleur comme pour le pire, aux seules règles du marché.

Signalons qu’un Protocole additionnel à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité, demandant aux Etats de considérer comme criminelle la diffusion de matériel raciste et xénophobe par le biais de systèmes informa- tiques, avait été adopté en 2002. Ses deux objectifs majeurs sont d’harmoniser le droit pénal et d’améliorer la coopération internationale afin de mieux lutter contre le racisme et la xénophobie sur l’Internet.

Le Messager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi