La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a récemment pris des mesures pour renforcer sa politique monétaire en retirant un montant total de 160 milliards de FCFA des banques commerciales de la zone Cemac. Cette décision vise à restreindre l’accès au crédit et à lutter contre l’inflation qui devrait atteindre 6,1% en 2023, soit deux fois le seuil communautaire de 3%.
Selon les données officielles, la Beac a prélevé 30 milliards de FCFA le 21 août dernier, dans le cadre d’une offre de reprise de liquidité à maturité longue d’un montant de 50 milliards de FCFA. Le lendemain, 130 milliards de FCFA ont été retirés du circuit bancaire lors d’une opération visant à reprendre un total de 150 milliards de FCFA.
Ces mesures de la banque centrale font partie d’une stratégie visant à assécher les banques et à limiter l’accès au crédit. Cependant, malgré le durcissement de la politique monétaire de la Beac depuis fin 2021, avec des hausses répétées des principaux taux directeurs et l’intensification des opérations de reprise de liquidité, les tensions inflationnistes persistent dans la zone Cemac.
Le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, a récemment souligné que seulement 20% de l’inflation galopante dans la zone Cemac est d’origine monétaire. Cela signifie que la politique monétaire de restriction mise en place par la banque centrale ne peut pas avoir d’impact sur les 80% restants de l’inflation, qui sont causés par des facteurs internes tels que les changements climatiques.
Il est important de noter que ces mesures de la Beac visent à maintenir la stabilité économique dans la zone Cemac et à prévenir une inflation excessive. Cependant, il est également crucial de prendre en compte les facteurs externes qui contribuent à l’inflation et de mettre en place des politiques complémentaires pour les atténuer.