En fait, cette journée est insupportable. Le 8 mars, journée internationale dédiée aux droits des femmes, est une mascarade. Quel que soit le message mis en avant ce jour-là, il ne fait que souligner, négativement, que le reste de l’année les femmes continuent d’être abusées, tuées, exploitées. Mais le moment est venu de se battre, et il convient évidemment, compte tenu du fonctionnement des médias et des agendas politiques, de saisir l’opportunité de cette journée. Voici une petite sélection d’initiatives et de femmes à soutenir, jusqu’au 8 mars 2024.
Le collectif NousToutes poursuit le décompte macabre des femmes tuées parce qu’elles sont des femmes – 24 depuis le début de l’année. Parce que ce n’est pas un hasard si les femmes sont perdantes dans le projet de réforme des retraites, le collectif appelle à une grève féministe le 8 mars. Le même jour, l’association Désinfox-Migrations propose de mettre en avant la question des femmes et de la migration lors une table ronde en ligne (9h à 10h). Chercheurs et journalistes rendront compte de la réalité de ces femmes, essentielles à l’économie, au monde du travail, aux luttes sociales, et pourtant souvent réduites aux politiques familiales.
Nous devons la défense et la conquête des droits des femmes aux féministes. Ni plus ni moins. C’est grâce à la mobilisation et à la recherche des féministes que nous pouvons aujourd’hui réfléchir au statut des femmes et au patriarcat, et comprendre les ramifications de notre oppression.
Parmi les outils qu’ils mettent à notre disposition figurent des livres. Certains prendront rendez-vous. Comme celle de Hanane Karimi, j’espère. Dans Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ?la sociologue montre comment les femmes musulmanes sont désignées comme ennemies internes par la doctrine de « nouvelle laïcité », et subissent – au nom de leur émancipation – de multiples exclusions de la vie publique. Au-delà d’une réflexion sur l’islamophobie et l’héritage colonial, Hanane Karimi partage son désamour face au féminisme dit « universel », qui, criblé de préjugés racistes, n’incluait pas les femmes musulmanes dans son combat.
Enfin, « Femmes à massacrer » est le titre donné au nouveau projet du collectif de journalistes Youpress. A travers la constitution d’une base de données, d’entretiens, de reportages… cette enquête collaborative documente les féminicides politiques commis à travers le monde et permet de comprendre les menaces spécifiques auxquelles sont confrontées les militantes, ces mécanismes de bâillonnement dont elles sont victimes pour les punir de leur engagement. Vous pouvez vous abonner à leur newsletter « Women to Kill » pour soutenir et suivre cette importante initiative pour la protection et la sécurité des femmes et des féministes.
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