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Inclusion financière : et si le taux de bancarisation du Cameroun était déjà à 40% ?

Certains opérateurs télécoms camerounais ont pris part à la troisième édition du Douala Digital Show. Selon eux, le pays aurait déjà atteint un taux de bancarisation près du but visé par le gouvernement dans la SND30.

Selon certains opérateurs télécoms camerounais qui ont pris part à la troisième édition du Douala Digital Show, il se pourrait que le pays ait déjà atteint un taux de bancarisation près du but visé par le gouvernement dans son document dénommé Stratégie nationale de développement 2020-2030.

Le Cameroun rêve de voir passer son taux de bancarisation de 12,2% à 80% d’ici 2030. Soit dans sept ans. Un objectif que d’aucuns qualifient d”un peu trop ambitieux.” C’est le cas de Noelle Kouo Ngamby.

Lors de son propos introductif à la troisième édition de la Douala Digital Show tenu dans la ville de Douala ce 1er décembre, la Directrice générale de EDC ASSET Management n’a pourtant pas banalisé cette projection qui, selon elle, pourrait devenir une réalité si “tous les acteurs présents dans la salle vont contribuer à atteindre ce taux.”

Un souhait qu’elle a exprimé avec recul, compte tenu du faible taux d’inclusion financière que connait le pays en ce moment. Comme d’autres acteurs présents à cet événement, Noelle Kouo Ngamby pense que le taux de bancarisation est officieusement déjà au-dessus de 12%, mais pas manque de visibilité, certaines personnes sont mises à l’écart dans les décomptes.

Outre cela, l’inaccessibilité aux comptes bancaires et aux services qui y sont rattachés contribue à la paupérisation de la masse car, dit-elle, “en 2016, le président de la banque mondiale considérait déjà que l’accès aux services financiers pour les populations, pourrait être une passerelle pour les sortir de la pauvreté, justifiant ainsi la nécessité de favoriser l’inclusion financière.”

Décidant d’axer son discours sur “l’accès aux services financiers de base et nécessaires au quotidien, tel que la possession d’un compte bancaire ; des moyens de paiement adaptés ou l’accès à un crédit, Mme Ngamby embrassait ainsi le thème de la troisième édition de la Douala Digital Show à savoir : “l’inclusion financière.”

D’après Diane Audrey Ngako, promotrice de l’évènement, le choix de ce thème et l’idée même d’un tel meeting sont nés d’une envie d’entreprendre en terre camerounaise se qui se faisait à Paris, Houston etc.

Pour elle, “il s’agit d’un partage d’expériences ; d’offrir des services bancaires aux personnes en difficultés financières à faible coût.” C’est d’ailleurs dans cette optique qu’est né Mobile Money. Mais, le Cameroun n’étant pas la France, il faudra encore beaucoup travailler afin que l’inclusion financière devienne une réalité.

Le cas des opérateurs télécoms

Depuis plus de 10 ans, les Camerounais profitent des opérations monétaires mobiles connues sous le son de “Mobile Money.” Et pourtant, si plusieurs possèdent un compte mobile, l’inclusion de ceux-ci dans le fichier gouvernemental n’est pas une chose acquise. Un problème qui serait directement lié aux difficultés rencontrées par les pouvoirs publics dans la régularisation du domaine.

Pour mieux en parler, les organisateurs de la Douala Digital Show ont fait appel à Anne Cathérine Tchokonté et Willy Ngangue, DG d’Orange Money Cameroun et Chef national de M2U Money UBA, respectivement. Ces deux constituaient le premier panel du show modéré par Omer Mbadi, journaliste à Jeune Afrique.

Il se sont entretenus sur la finance numérique et sa régulation en Afrique. Selon Anne Cathérine Tchokonté, “la régulation monétaire en zone Cemac (en ce qui concerne les telcos, ndlr) est encore calquée sur le modèle bancaire.” Ce qui, selon elle, démontre que “le système Mobile Money n’a pas encore été pris en compte, d’autant plus que les régulateurs ne se parlent pas entre eux.”

Des propos renchéris par Willy Ngangue qui trouve que le problème est aussi lié au fait que le gouvernement ait trop habitué les populations à l’argent en liquide. “Si l’Etat décide d’enlever le cash de nos mentalités, le niveau de bancarisation va beaucoup augmenter.”

D’autres contraintes administratives

Pour être compté parmi les détenteurs d’un compte Mobile Money. Il faut être muni d’une carte d’identité nationale. Or, au Cameroun, en avoir une relève d’un véritable miracle.

Ce problème n’étant encore résolu, “bientôt il faudra aussi les empruntes des clients pour leur créer un compte,” déplore Anne Cathérine Tchokonté, la Directrice générale d’Orange Money Cameroun. Malgré ces complications, plusieurs possèdent des comptes mobiles (dans la clandestinité, ndlr).

Les opérateurs eux-mêmes doivent se serrer les codes pour avancer, notamment avec la politique de l’interopérabilité qui, pour Anne Cathérine Tchokonté, “est une bonne chose pour le consommateur.” Seulement à ce stade, il faut encore faire avec les contresens et contre directives émanant des multiples régulateurs censés gérer tant le secteur que cette interopérabilité. “Le problème du QR code par exemple ; le Gimac dit qu’il veut créer son système pour réguler le secteur.

La Beac vient avec son QR code aussi. Nous sommes tenus d’obéir, mais on ne sait à qui,” explique un autre participant. Néanmoins, ces opérateurs peuvent compter sur la Cobac pour tirer la sonnette d’alarme.

Un premier jour réussi

L’ouverture de la troisième édition de la Douala Digital Show a connu différentes conférences avec des intervenants tels que Serges Boupda, Cédric Yanou, Andre Hot, Annie Payep, entre autres. Il a été surtout question de former les invités (certains sponsorisés par TV5) sur l’importance de l’inclusion financière et les fin techs.

La Douala Digital Show s’achève le 2 décembre 2022. L’objectif de cette année reste inchangé : réunir les experts de différents domains du Cameroun, afin de bâtir, de promouvoir l’excellence et le partage des connaisses.

Journal du Cameroun

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