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Incarcération: déjà 10 mois d’emprisonnement sans jugement pour Paul Chouta

PMis aux arrêts depuis bientôt un an suite à une plainte de Calixte Beyala, le lanceur d’alertes et animateur vedette de la plateforme le «TGV de l’info» attend toujours d’être jugé notamment pour diffamation.

La Cour d’appel du Centre, qui a gardé son dossier pendant sept mois, vient de le renvoyer au Tribunal de première instance de Yaoundé – centre administratif. Et l’attente se poursuit.

Plus de dix mois après sa mise en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, suivie de son transfert à la prison principale voisine, Paul Chouta, le lanceur d’alertes et animateur vedette de la célèbre plateforme dénommée «le TGV de l’info» sur le réseau social Facebook pourrait peut-être enfin bénéficier de l’ouverture des débats dans la cause qui l’oppose à l’écrivaine franco-camerounaise Calixte Beyala.

La Cour d’appel du Centre, qui avait hérité du dossier de cette affaire depuis septembre 2019 pour se prononcer sur un recours formulé par l’un des coaccusés du lanceur d’alerte, a finalement estimé que cette demande était mal-fondée.

La Cour d’appel a donc rejeté le recours ch Mme Ngo Hebga Mispa, le 27 avril dernier, tout en renvoyant le dossier devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé – centre administratif (CA) pour la suite de la procédure judiciaire.

Depuis octobre 2019, quand ils avaient découvert fortuitement que le procès de leur client était suspendu pour cause de saisine de la Cour d’appel les avocats de Paul Chouta avaient crié à une manœuvre visant simplement à rallonger son séjour en prison.

Le Lanceur d’alerte est en ef fet le seul à être incarcéré sur les trois personnes poursuivies par Calixte Beyala. Ses avocats n’ont jamais compris que leur confrère constitué pour défendre la cause de Mme Ngo Hebga ait pu saisir la Cour d’appel sans prendre la peine de les informer par simple courtoisie.

Ce détour du dossier à la Cour d’appel du centre a finalement entraîné la suspension de l’instance pendant sept bons mois. Les parties ont rendez-vous devant le juge correctionnel à une date qui n’est pas encore connue.

Manœuvres du parquet

Paul Chouta et un de ses coaccusés, le nommé Nyamsi, sont poursuivis pour «apologie de viol, calomnie, injures et harcèlement moral par voie d’internet (Youtube, Facebook, Google, Camer.be, Cemac, Camer info, etc.)» Mme Ngo Hebga Mispa, qui les retrouve dans le box des mis en cause répond quant à elle de la complicité de toutes ces infractions. C’est en fait en avril 2019 que Mme Beyala avait saisi le TPI de Yaoundé CA d’une plainte contre le lanceur d’alertes et M. Nyamsi.

Dans une plainte séparée, Mme Beyala avait aussi attrait Mme Ngo Hebga, devant la même juridiction à Yaoundé. Domiciliée à Douala, Hebga y est la promotrice d’un établissement scolaire appelé le «Paradis des anges».

Au départ, les deux plaintes étaient instruites par des magistrats différents. C’est à l’audience du 10 septembre 2019 que le procureur de la République avait demandé et obtenu que les deux procédures soient jointes. En dépit des protestations des avocats de la défense.

Le parquet a ainsi manœuvré avec l’aide du juge pour légitimer les poursuites engagées contre la promotrice du «Paradis des anges» à Yaoundé. L’affaire avait donc été renvoyée au 8 octobre 2019 pour l’ouverture des débats. Mais, insatisfait par la décision de jonction des procédures prise par le juge.

Me Pondi, l’avocat de Mme Ngo Hebga, décidait d’introduire un recours à la Cour d’appel du Centre pour revenir à la situation antérieure, c’est-à-dire à l’examen séparé des deux plaintes de Mme Beyala. C’est cet appel que la cour a rejeté lundi dernier.

Dans le contexte sanitaire actuel Paul Chouta n’est même pas assuré de se faire rendre justice bientôt, puisque la pandémie du Covid 19 offre à certains magistrats le prétexte facile de renvoyer désormais très foin l’examen de certains dossiers.

Et le lanceur d’alertes, qui est réputé proche ou très acquis au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, de Maurice Kainto, n’a pas les faveurs de certains responsables sur la place judiciaire de Yaoundé.

Par ailleurs, Mme Beyala réside en France. Bien que sa présence ne soit pas absolument nécessaire pour la continuation de la procédure, elle pourrait toujours bénéficier des renvois pour prendre part aux débats, alors qu’elle est coincée en Hexagone du fait des mesures administratives prises dans la lutte contre le Covid 19.

Le MRC…

En attendant l’ouverture des débats, quels sont les faits qui sont à la base des procédures judiciaires engagées par Mme Beyala contre ses adversaires ? Dans la plainte déposée contre Paul Chouta et autre, document consulté par votre journal l’écrivaine écrit qu’elle est la cible du lanceur d’alertes et de M. Nyamsi depuis octobre 2018. Elle accuse’ ces derniers d’avoir diffusé des appels au viol contre sa personne et d’avoir par ailleurs publié sur internet un entretien diffamatoire contre elle.

Et dans l’extrait qui l’irrite le plus, ses adversaires l’auraient peinte comme une vendeuse de charmes prête à tout pour s’offrir ses cibles. M. Nyamsi aurait prétendu être une tie ses victimes en déclarant avoir résisté à ses volontés. C’est cabale qui aurait détruit son image, pense la romancière.

En saisissant la justice, Mme Beyala entend faire payer à Paul Chouta son rôle dans ses déboires, coupable d’avoir relayé sur la toile les histoires tissées de toutes pièces par M. Nyamsi, qui réside à Douala comme Mme Ngo Hebga. Et cette dernière a connu des problèmes de voisinage avec Mme Beyala à Douala. Un conflit qui aurait également bénéficié d’une bonne publicité dans les réseaux sociaux…

Mme Beyala prend bien soin dans sa citation directe de dire son aversion contre la «nébuleuse brigade anti-sardinards» (BAS) et le MRC de Maurice Kainto. Elle explique avoir été lynchée dans les réseaux sociaux pour avoir résisté à tous ceux qui souhaitaient l’enrôler dans les rangs du MRC, particulièrement les membres de la BAS.

Convaincues que sa voix aurait permis à la formation politique de l’opposant de mieux se faire entendre sur le plan international les déçus auraient agi en représailles de son refus constant d’écouter leurs sollicitations en donnant plus d’importance aux publications hostiles à sa personne.

Elle estime dès fors qu’au vu des ravages supposés que leurs actions auraient provoqué sur sa réputation, sa carrière, sa vie, celle de ses enfants, sa notoriété, sa personne et sa santé, il faut que la justice sanctionne les auteurs de ses tourments. Et ça fait déjà plus de 10 mois que M. Chouta paye sans avoir été jugé.

Source: Kalara

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