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Hiram Samuel Iyodi : « un peuple qui aurait gagné choisirait-il de mourir dans les rues ? »

Dans un message solennel adressé à la Nation, le candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, Hiram Samuel Iyodi, a pris la parole ce jeudi pour exprimer sa « profonde inquiétude » face à la tournure des événements depuis la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, le 27 octobre dernier.

Selon lui, les scènes de violences enregistrées dans plusieurs villes du pays — de Douala à Bafoussam, en passant par Maroua, Yaoundé et Buéa — traduisent la frustration d’un peuple « qui ne comprend pas le verdict des urnes ». « Un peuple qui aurait librement choisi un candidat ne descendrait pas dans les rues pour contester sa propre victoire », a-t-il déclaré.

ADRESSE AUX CITOYENS

Camerounaises, Camerounais, Chers Patriotes,

Le 12 octobre dernier, près de 5 millions d’entre nous ont répondu favorablement à l’appel du vote.
À travers les urnes, sur l’ensemble du territoire national comme dans la diaspora, nous avons formellement exprimé notre volonté de changement.

Pressentant les risques de crise post-électorale, j’en appelais déjà, avant la proclamation des résultats, au respect de la volonté souveraine du Peuple.
Ce 27 octobre, le Conseil Constitutionnel a donc proclamé un résultat sans appel, qui suscite une profonde colère et une incompréhension chez une grande partie des Camerounais. Depuis lors, nos rues s’embrasent, nos villes pleurent, des fils et filles du Cameroun perdent injustement la vie.

Cette tragédie interroge la conscience nationale : un peuple qui aurait librement plébiscité un candidat choisirait-il, dans le même élan, de mourir dans les rues contre sa propre victoire ?

À 48 heures de la réalité des chiffres, doit-on affirmer sept années supplémentaires d’un régime qui n’a pas su honorer ses promesses de rigueur dans la gestion des biens publics, de probité morale et d’émergence économique, pendant que la génération entière, ses femmes et sa jeunesse, sombrent dans la peur et le désespoir ?

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Des morts à Douala, à Bafoussam, Maroua, Yaoundé, Ngaoundéré, Buéa et bien d’autres villes : ce sont nos enfants, nos frères et sœurs injustement dirigés et manipulés, qui manifestent leur refus de la résignation et clament la vérité des urnes. Ces violences doivent s’arrêter par notre pays, autant que la peur doit cesser de le paralyser.

Je condamne avec fermeté la répression injustifiée des manifestants par des forces de l’ordre réagissant face à une panique gouvernementale, causant des blessures graves et, tragiquement, des pertes en vies humaines.

Je condamne également les actes de vandalisme perpétrés par une minorité d’individus qui, par excès ou manipulation, trahissent l’esprit de ces mobilisations qui ne réclament que la juste vérité des urnes.

À toutes les familles endeuillées, à tous ceux dont la chair a porté la souffrance de la Nation, j’adresse ma plus sincère et fraternelle sollicitude.

Je tiens en retour à féliciter celles et ceux qui, parmi les forces de défense et de sécurité, en véritables Patriotes, ont gardé une attitude exemplaire, encadrant et accompagnant les manifestants jusqu’à leur dispersion dans le calme, et ce parfois, au péril de leur intégrité physique. Cette dignité et ce professionnalisme honorent votre serment de loyauté à la République.

À toutes les parties concernées : agissons avec responsabilité pour préserver nos acquis communs ! Ne détruisons pas les vies ni les fruits du dur labeur de nos compatriotes.

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Au gouvernement sortant, vos prochains actes et décisions engagent le destin de toute une nation. La publication complète et transparente des 31 653 procès-verbaux ayant servi à la proclamation des résultats ; la cessation des violences policières, arrestations arbitraires et exécutions extrajudiciaires ; la libération immédiate des prisonniers politiques et d’opinion ; et surtout la garantie des libertés d’expression et de manifester pour tous, sont les seules voies de sortie durables de cette crise post-électorale.

Au Peuple Camerounais enfin, Seul Souverain Légitime,
Je réaffirme mon engagement à ne rien céder et à rester fidèle à demeurer à ses côtés.
Ne nous laissons ni intimider, ni diviser. Continuons à défendre nos droits politiques, et de servir et ne jamais se soumettre.

Que Dieu et nos Ancêtres veillent sur le Cameroun !

Hiram Samuel Iyodi
Candidat à l’élection présidentielle 2025

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