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Gabégie : la BEAC paye 4,5 millions le mois une villa pour loger une des femmes du gouverneur

Abbas Mahamat Tolli, patron de l’institution d’émission sous régionale, saigne a blanc les caisses pour loger sa deuxième épouse. Entre-temps, la résidence de fonction qui doit revenir au vice-gouverneur, curieusement occupée par la fratrie, est rénovée ci coup de centaines de millions.

En l’absence d’une gouvernance collégiale, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) ressemble à un bateau laissé entre les mains d’un timonier inconscient, cupide, méprisant, tyran et incompétent. On s’achemine vers le naufrage si rien n’est fait, tant les mauvaises nouvelles s’accumulent.

Selon nos investigations, la Banque centrale dépense 4,5 millions de francs tous les mois pour la location d’une villa au profit de la deuxième épouse de Mahamat Abbas Tolli. A se demander quelle résidence coûte autant à Yaoundé. Et cette saignée financière dure depuis deux ans. Au total, près de 108 millions seraient ainsi sortis des caisses de la Beac pour cette folie locative.

A celle-ci, s’ajoutent des dépenses liées aux travaux d’embellissement (la résidence ayant été profondément réaménagée au goût de la reine), à l’entretien des chiens, des vigiles, du jardin, d’une armée de domestiques… Tout ceci aux frais de la Beac. Cette situation illustre, si besoin en est encore, la gestion épicière d’une institution bancaire au passé pourtant prestigieux.

Quant à la troisième épouse de Mahamat Abbas Tolli, elle vit en France depuis des lustres à ne rien faire. Mais ceci ne l’empêche pas d’émarger grassement au budget de la Beac, et de faire payer ses lourds frais médicaux par la même institution.

A son retour au Cameroun, son gouverneur de mari, qui se comporte comme en terre de colonisation, va-t-il lui louer une villa hors de prix pour ses yeux de Chimène ? Aux frais de l’institution bancaire sous- régionale ? Ou bien M. Abbas Tolli fera déménager le secrétaire général de la Beac pour l’y installer, lui qui n’a pas hésité à faire emménager sa deuxième épouse dans la résidence de fonction réservée au vice-gouverneur ?

En plus de narguer les Etats- membres, et d’instiller un climat délétère entre eux, le voilà qui pique dans les caisses pour, entre autres, mettre à l’aise sa moitié. Ladite villa, apprend-on, est aujourd’hui sérieusement dégradée du fait d’un usage inconséquent et criminelle la famille Abbas Tolli. D’où l’urgence- de loger son occupante ailleurs, afin de lancer des travaux de réfection.

De la gouvernance collégiale

Il est bon de rappeler que les têtes couronnées de la Beac ont toujours bénéficié de résidences de fonction. Ainsi, le gouverneur, le vice-gouverneur, le secrétaire général et autres hauts responsables vivent-ils dans des villas appartenant à la Banque. Les trois directeurs généraux, les directeurs nationaux et les directeurs centraux sont, quant à eux logés, toujours aux frais de la Banque, dans des résidences de standing correspondant à leurs rangs respectifs. Ceux logés par la Beac perdent Toutefois, les indemnités y relatives.

Ceux des responsables occupant leur maison propre perçoivent, pour leur part, intégralement leurs indemnités de logement. C’est dans ce créneau que se trouve le vice-gouverneur de la Beac, de nationalité camerounaise. Lequel a renoncé à sa résidence de fonction, pourtant située dans le très chic quartier résidentiel du Lac.

Réputé cupide et égocentrique, Abbas Tolli n’a pas perdu de temps pour faire loger sa deuxième femme dans la villa destinée au vice-gouverneur. En violation totale et flagrante des règles et usages relatifs à l’attribution des immeubles bâtis, appartenant à la Beac. Lui-même occupe déjà une villa avec sa première épouse. Une même personne ne saurait jouir deux fois du même privilège. Mais le gouverneur, qui se prend pour le roi de l’institution dont il a la charge depuis fin mars 2017, n’en fait qu’à sa tête.

Pour les experts des questions bancaires, cette gabegie est appelée à s’accentuer tant que le gouvernement collégial de la Beac ne sera pas rétabli. Il est de notoriété publique, dans la maison que M. Abbas Tolli gère et décide seul dans une dérive autocratique non feinte.

«La Beac appartient au Cameroun, au Congo, au Gabon, à la Guinée Equatoriale, au Tchad et à la République centrafricaine, et non à Mahamat Abbas Tolli. Or, ce dernier a illicitement écarté les instances de contrôle pour diriger seul», regrette un ancien cadre aujourd’hui à la retraire. Et, de s’indigner du «silence des.autorités de contrôle et de surveillance, pourtant au courant de l’incurie, des tripatouillages et des turpitudes du gouverneur.

De toutes les banques sous- régionales, la Beac est l’une des rares à briller par autant de dérives managériales à sa tête, assorties de scandales à répétition.

Cette situation devrait d’urgence interpeller les présidents des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac).

Info Matin

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